Une juge de Madrid a ordonné l’exhumation des restes de Salvador Dali, 28 ans après sa mort, afin de déterminer si l’artiste était le père biologique d’une femme vivant en Catalogne, d’où il était originaire.
Cette habitante de Girone, Pilar Abel, avait présenté une demande pour être reconnue comme la fille de l’artiste mondialement célèbre, enterré dans sa ville natale de Figueras. « Le Tribunal de Première instance n°11 de Madrid a ordonné l’exhumation du cadavre du peintre Salvador Dali, afin d’obtenir des échantillons de ses restes et déterminer s’il est le père biologique d’une femme de Girone », a indiqué le service de communication du Tribunal supérieur de justice de Madrid dans un communiqué.
« L’étude de l’ADN du cadavre du peintre est nécessaire car il n’existe pas d’autres restes biologiques ni personnels pour effectuer une comparaison », a fait valoir le tribunal. Cette décision prise par une juridiction civile peut faire l’objet d’un recours, a rappelé la justice.
La presse sceptique
Dans un témoignage peu clair, diffusé en mars 2015 à la télévision catalane TV3, Pilar Abel avait assuré avoir eu les premières doutes sur l’identité de son père quand elle avait huit ans. Sa grand-mère lui aurait alors confié : « Je sais que tu n’es pas la fille de mon fils, je sais que ton père est un grand peintre ». « Elle m’avait dit le nom : Dali », avait-elle affirmé. Pilar Abel assure que sa mère, « amoureuse de Dali », lui a confirmé cette histoire, avant d’être atteinte de démence sénile.
Le journal catalan La Vanguardia l’avait présentée en 2015 sous le titre « la voyante qui se prend pour la fille de Salvador Dali ». « L’histoire paraît totalement invraisemblable », prévenait le quotidien, expliquant que cette femme née en 1957 dans une clinique de Figueras disait être le fruit d’amours clandestines à Cadaquès. Le journal rappelait à cet égard qu’elle avait déjà vainement réclamé 600 000 euros à l’écrivain espagnol Javier Cercas pour de présumées injures dans un de ses romans.
L’artiste catalan Salvador Dali, grand nom du surréalisme, était mort à 84 ans le 24 janvier 1989 dans un hôpital de Figueras, après une vie intense et trépidante, alimentée par ses créations géniales et ses extravagances. Richissime et désespéré, il avait vécu ses sept dernières années reclus dans son château de Pubol, à quelques kilomètres de Girone, au milieu d’une cour de soignants et secrétaires.
Le Quotidien/AFP