La Birmanie et la Thaïlande, plaques tournantes du trafic de drogues produites en Asie du Sud-Est, ont brûlé lundi pour près d’un milliard d’euros de stupéfiants en valeur marchande, en signe de détermination à lutter contre un trafic en pleine croissance.
«Il s’agit de la plus grande incinération de drogue de toute l’histoire de la Birmanie», a assuré un responsable policier birman lors de cette destruction réalisée pour la journée mondiale antidrogue. La Birmanie, aujourd’hui dirigée par un gouvernement civil mené par l’ex-opposant Aung San Suu Kyi, reste l’un des plus gros producteurs de drogue au monde, un héritage de dizaines d’années de junte militaire ayant laissé se développer les trafics.
Au total, en Birmanie, ce sont plus de 340 millions d’euros d’opium, d’héroïne, de cannabis et de méthamphétamines qui ont été réduits en cendres. En Thaïlande, le montant de la drogue brûlée a été estimé à plus de 526 millions d’euros. Ce montant total des deux pays est stable par rapport au passé. La Thaïlande et la Birmanie ont toutes deux à coeur de montrer leur engagement contre les trafiquants, avec des opérations coup de poing tels les bûchers de drogue comme lundi, et des peines de prison lourdes, même pour les petits trafiquants.
Mais ce sont surtout ces derniers qui se retrouvent derrière les barreaux, valant à la Thaïlande d’être au 6e rang mondial des pays ayant le plus haut taux d’incarcération. La région du Triangle d’or – aux confins du Laos, de la Thaïlande et de la Birmanie – a longtemps été le principal lieu de production de l’opium et de l’héroïne, jusqu’à ce que l’Afghanistan devienne une plaque tournante de la production. L’état Shan, dans l’est de la Birmanie, concentre quasiment toute la culture illégale du pavot dans le pays, qui reste le deuxième plus grand producteur d’opium du monde.
Le Quotidien/AFP