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Curiosity a détecté des émanations de méthane sur Mars de source inconnue


Le robot américain Curiosity a détecté près de la surface de Mars des émanations régulières de méthane, ont indiqué mardi des scientifiques de la mission sans avoir pu déterminer l’origine de ce gaz qui sur Terre provient à 95% de micro-organismes.

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Le méthane et les molécules organiques trouvés dans des échantillons collectés dans la roche par la perceuse de Curiosity pourraient « signaler la présence d’une vie microbienne passée ou actuelle ». (Photo : AFP)

Les résultats de ces observations publiés dans la revue américaine Science qui paraîtra jeudi, ont fait l’objet d’une présentation à la conférence annuelle de l’American Geophysical Union réunie à San Francisco cette semaine.

A partir d’informations récoltées pendant plus de vingt mois depuis novembre 2013 à l’aide d’un spectromètre et du laboratoire SAM (Sample Analysis at Mars) embarqué à bord de Curiosity, ces chercheurs ont constaté que les émissions régulières de méthane dans le cratère de Gale où le robot explorateur s’est posé en août 2012, étaient moitié moins importantes que ce qu’ils pensaient trouver. Ces émanations très faibles proviennent de la décomposition de la poussière du sol sous l’effet de la lumière du soleil et des matériaux organiques transportés par les météorites.

Mais ils ont aussi découvert que les niveaux de méthane dans le cratère près de l’endroit où se trouvait Curiosity « connaissaient des pics dix fois plus élevés – que le niveau constant de 0,7 part par milliard – et ce à quatre reprises en l’espace de seulement 60 jours martiens ce qui est surprenant étant donné que ce gaz a une durée de vie d’environ 300 ans », expliquent-ils. « Ces résultats suggèrent que le méthane est produit occasionnellement ou s’échappe du sol près du cratère de Gale et qu’il se disperse rapidement une fois que ces sources se tarissent », poursuivent ces chercheurs. « Nous pouvons désormais dire qu’il y a du méthane par moment dans l’atmosphère de Mars et que des molécules organiques sont conservées dans des roches martiennes anciennes à certains endroits », a dit lors d’une conférence de presse John Grotzinger, de l’Institut de technologie de Californie (Caltech), responsable scientifique de la mission Curiosity.

> Signe d’une vie passée ou présente ?

Le méthane et les molécules organiques trouvés dans des échantillons collectés dans la roche par la perceuse de Curiosity peut, selon lui, « signaler la présence d’une vie microbienne passée ou actuelle ». Pour l’un des membres de l’équipe scientifique, Chris Webster du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena en Californie, cette observation des émanations de méthane « a été une surprise totale ». Il a précisé que ce phénomène avait duré à peine deux mois. « Nous avons regardé de nouveau six semaines plus tard et ces émanations avaient complétement disparu », a dit le chercheur.

Mais tous ces scientifiques se sont montrés très prudents quant aux conclusions à tirer de ces observations. « Nous ne sommes vraiment pas en mesure de dire si ce méthane est d’origine biologique ou géologique », a ainsi insisté devant la presse, Sushil Atreya, un scientifique de l’Université du Michigan, membre de la mission Curiosity soulignant la faiblesse des teneurs de méthane détectées. « Si un jour nous trouvons d’importantes quantités de méthane de l’ordre de dizaines de parties par milliard nous serons alors capables de mesurer les isotopes du gaz pour en déterminer l’origine mais pour cela il nous faut un signal beaucoup plus fort », a-t-il expliqué. En comparaison dans l’atmosphère terrestre on compte 1 750 parties de méthane par milliards qui correspondant à des milliards de tonnes contre seulement quelques dizaines de milliers de tonnes dans l’atmosphère martienne. Sushil Atreya a aussi indiqué que selon ces observations, ces émanations de méthane devaient être assez proches de Curiosity à l’intérieur du cratère ou près de ces bords. Le robot Curiosity ne dispose pas d’instrument permettant d’établir l’existence de la vie sur la planète rouge.

L’objectif de cette mission était d’établir si Mars dans un passé lointain réunissait les conditions nécessaires à l’existence de la vie microbienne ce qui a été fait. Le robot a ainsi démontré que l’eau coulait à une certaine époque sur la planète et que d’autres éléments-clés à l’existence de la vie étaient présents.

AFP