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Luxembourg : quand couture et culture s’associent pour un défilé


Mercredi soir, l'atrium du Sofitel Luxembourg Europe a été le théâtre du défilé «Couture et Culture», réalisé par dix créateurs-couturiers réfugiés.

Dix réfugiés créateurs-couturiers ont fait montre de leurs talents, mercredi, lors d’un défilé au Sofitel Luxembourg Europe.

Il y avait foule, mercredi soir, dans l’atrium du Sofitel Luxembourg Europe. Quelque 150 personnes, dont le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, ont assisté au défilé «Couture et Culture» réalisé par dix réfugiés qui ont participé à l’atelier couture lancé il y a un an au foyer Saint-Antoine à Luxembourg par Caritas Luxembourg. Après trois quarts d’heure de show et le passage d’une trentaine de modèles différents –  adultes et enfants, vêtus de vêtements hiver ou été, traditionnels ou non  –, les applaudissements ont été nourris. Une vraie reconnaissance.

« Nous avons démarré cet atelier en juin 2016 parce qu’il y avait une demande. Les pensionnaires du foyer Saint-Antoine nous demandaient des machines à coudre ou du tissu pour leurs vêtements , raconte Juliette Meco, éducatrice technique chez Caritas Luxembourg, à l’origine de l’atelier. Très vite, des femmes et des hommes sont venus tous les mercredis de 9 h à 16 h. » Mais lors de ces séances, il n’était pas question uniquement de couture. « Le matin, c’est un peu théorique , poursuit Juliette Meco.

On parle en français du programme de la journée. Cela permet aux participants de progresser dans la langue française et de connaître les termes techniques de la couture et aussi du corps humain par exemple. » Puis au fil des mois, l’éducatrice de Caritas Luxembourg cherche une idée pour mettre en valeur « le savoir-faire des participants à l’atelier, qui avaient déjà une expérience dans la couture avant d’arriver au Luxembourg ». D’où l’idée du défilé de mercredi soir.

«Je voudrais exercer ce métier»

Une fois le défilé au Sofitel Luxembourg Europe acté, Portia, Mirsala, Noria, Billiana, Kaka, Zabi, Yoslfi, Yasmina, Layla et Zaid (neuf femmes et un homme) se lancent dans cette nouvelle aventure à partir de janvier. Le thème du défilé? « Aucun , répond Juliette Meco. La seule contrainte était de réaliser des vêtements avec du tissu récupéré, sinon ils ont laissé parler leur créativité. »

« J’ai réalisé une cape, trois robes et une jupe, toutes très colorées et à la mode d’ici , explique Portia (40 ans), originaire du Zimbabwe. Toutes à l’instinct. » De son côté, Noria (39  ans), afghane et qui a été couturière en Iran pendant 25 ans avant de rejoindre le Luxembourg, a « beaucoup réfléchi pour créer des vêtements qui mettent en valeur la femme ».

Quant à Mirsala (40  ans), originaire du Monténégro, elle a « voulu réaliser des vêtements modernes pour les enfants ». Et au final, tous les vêtements des créateurs-couturiers réfugiés ont été salués par le public. Une vraie fierté pour eux. Mais ce défilé n’était qu’une étape pour eux. « J’ai appris un métier au foyer Saint-Antoine , souligne Mirsala. Maintenant, je voudrais l’exercer. » Noria aussi. Mais l’Afghane de 39  ans, mère de quatre enfants, voit encore plus loin  : « J’ai envie d’ouvrir un magasin de couture ici au Luxembourg. J’espère pouvoir réaliser ce rêve. »

Guillaume Chassaing