L’organisation des obsèques de Helmut Kohl suscitent des tensions entre les autorités allemandes et la famille, selon les médias allemands, « der Spiegel » affirmant que sa veuve a tenté de s’opposer à un hommage d’Angela Merkel.
Maike Kohl-Richter, deuxième épouse de l’ancien chancelier (1982-1998) décédé le 16 juin, voulait que seuls les invités étrangers puissent prononcer un discours lors d’une cérémonie européenne solennelle prévue le 1er juillet au Parlement européen à Strasbourg en France, affirme mercredi l’hebdomadaire der Spiegel. Angela Merkel, dont Helmut Kohl a lancé la carrière politique en lui confiant des portefeuilles ministériels après la Réunification, avait rompu politiquement avec son ancien mentor lors du scandale des caisses noires de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et pris la direction du parti longtemps dirigé par Kohl en 2000.
Parmi les invités, la veuve du « père de la réunification » allemande souhaitait que le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l’un des derniers responsables politiques à s’être entretenu avec Helmut Kohl, et un adversaire de la politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel, puisse s’exprimer. Finalement, Maike Kohl-Richter, avertie par des proches que cela provoquerait un scandale, a fini par changer d’avis, poursuit le magazine.
Sa femme l’aurait isolé
Les médias allemands relèvent d’autres sources de tensions. Helmut Kohl ne sera ainsi pas enterré dans le caveau familial de Ludwigshafen mais dans un cimetière de Spire, proche de la cathédrale de cette ville de Rhénanie-Palatinat, où une cérémonie religieuse est également prévue le 1er juillet, après l’hommage au Parlement européen. Dans le cimetière de Ludwigshafen reposent notamment ses parents et sa première femme, Hannelore qui s’est suicidée en 2001.
Selon l’un de ses proches, l’ancien rédacteur en chef du quotidien Bild Kai Diekmann, il a pris la décision d’être enterré à Spire « à la fin de l’été 2015 en concertation avec sa femme quand son état de santé était de nouveau dans un état critique ». Maike Kohl-Richter, de 34 ans sa cadette, est accusée d’avoir poussé Helmut Kohl, très diminué physiquement ces dernières années, à s’éloigner du reste de sa famille et de ses proches, selon la presse.
L’un des deux fils qu’il a eus de son union de 40 ans avec Hannelore, Walter Kohl, a d’ailleurs révélé avoir été averti de la mort de son père à la radio. Il n’avait plus aucun contact avec lui depuis des années, tout comme son frère Peter, et les petits-enfants de l’ancien dirigeant. Des policiers, postés devant le domicile d’Helmut Kohl, l’ont en outre empêché de pénétrer. Dans un livre très remarqué en Allemagne, Walter Kohl avait brossé le portrait d’un père absent et surpuissant, peu intéressé par la vie familiale.
Le Quotidien/AFP