Depuis jeudi 15 juin, les frais d’itinérance, autrement dit le surcoût généré par l’utilisation d’un téléphone mobile à l‘étranger, sont définitivement abolis en Europe.
C’est au terme d’un long combat et d’âpres négociations que l’Union Européenne a eu la peau du roaming, véritable poule aux œufs d’or pour les opérateurs de téléphonie mobile dont les marges atteignaient presque 100 % …
« On va enfin avoir la main sur notre facture de téléphone », sourit Guy Grandgirard. Le président de l’ADC Lorraine (Association des consommateurs) constate : « Il y avait une opacité derrière ça qui n’a que trop duré. »
Dans 26 pays
Ainsi, depuis jeudi, tout voyageur, frontalier ou expatrié jouit de conditions tarifaires uniques sur ses appels, SMS, MMS et data « dans la limite du raisonnable », qu’il soit dans son pays d’origine ou dans les 23 autres pays de l’Union Européenne (plus la Norvège, l’Islande et le Lichtenstein).
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« Je ne vais plus avoir à me soucier du changement d’opérateur à chaque passage de frontière, savoure Karine Maurer, frontalière depuis une quinzaine d’années et cliente Orange pour qui les factures à rallonge étaient devenues une constante. « Lorsque j’appelais un client au Luxembourg ou bien mes enfants en France, j’étais soumise aux frais de roaming et pouvais, le cas échéant, voir ma facture tripler en un mois. »
Facture compte triple
« C’est une excellente nouvelle, acquiesce Henry Delescaut, secrétaire général de l’AVTERML (Association des voyageurs du TER Metz-Luxembourg). Jusqu’à maintenant je m’interdisais de surfer sur internet en dehors du bureau mais même, en faisant attention, j’explosais mon forfait tous les mois. »
Et cet autre frontalier de reprendre : « En tant que responsable d’une association, je travaille beaucoup sur les réseaux sociaux. La suppression des frais d’itinérance va nous permettre de communiquer les infos depuis notre mobile où que l’on soit, en temps réel, et de gagner encore en réactivité pour le bien de tous les usagers du TER. Les frais d’itinérance, c’était une injustice de toute façon. Soit on veut faire l’Europe et on la fait complètement, soit on ne la fait pas. »