Deux militants présumés des « Anonymous », soupçonnés d’avoir lancé en décembre plusieurs attaques contre des sites web de collectivités locales lorraines et institutionnels, ont été interpellés cette semaine et seront jugés le 9 juin à Nancy.
Les suspects, l’un bénéficiaire des minima sociaux âgé de 40 ans et l’autre étudiant de 19 ans, encourent dix ans de prison devant le tribunal correctionnel, a précisé Virginie Girard, procureur adjoint à la juridiction inter-régionale spécialisée à Nancy.
L’enquête porte sur quatre attaques informatiques, perpétrées de décembre à janvier pendant plusieurs jours. Leurs auteurs avaient saturé les serveurs concernés, ce qui avait perturbé l’accès aux sites web. Trois de ces actions visaient les sites du conseil général de la Meuse, du conseil régional de Lorraine, et de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra). Elles avaient été revendiquées sur les réseaux sociaux par des « Anonymous » se disant opposés au projet de stockage souterrain de déchets nucléaires dans la commune meusienne de Bure.
Les deux hommes ont été interpellés mercredi à Reims et à Laxou, près de Nancy. Ils ont passé 48 heures en garde à vue, puis ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, vendredi, dans l’attente de leur jugement. Ils seront poursuivis pour « accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « mis en œuvre par l’État » et pour « entrave ou altération du fonctionnement » dudit système.
En outre, le parquet a retenu pour circonstance aggravante que les faits auraient été commis en « bande organisée », ce qui, en vertu d’une loi votée en novembre dernier, double la peine encourue. Elle est désormais de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Le Quotidien Web (avec AFP)