La ville est jeune, ouverte mais qui s’en rend compte ? Pour relancer son attractivité, Ettelbruck a décidé de miser sur un office du tourisme renforcé.
Dans le fond, Ettelbruck est une ville plutôt jolie. Son centre-ville, piétonnier depuis 20 ans, est agréable. Dès qu’il fait beau, les terrasses s’animent. Pourtant, la plupart des visiteurs ne font qu’y passer. En même temps, les 18 chambres des deux hôtels ou les emplacements du camping ne permettraient pas d’accueillir la grande foule.
«C’est vrai, nous n’avons pas de château ou de grande attraction phare, mais nous pouvons jouer sur d’autres atouts !», lance Nathalie Reckinger, la nouvelle chargée de direction d’un office du tourisme qui a décidé d’augmenter la voilure. En fin d’année passée, la commune a choisi d’investir en se donnant les moyens de développer de nouveaux concepts et d’adapter les locaux de l’office du tourisme qui seront prochainement rénovés. Une décision qui permettra de regrouper sous un même toit les différents acteurs de la promotion de la cité (office du tourisme, commune, union des commerçants).
L’office du tourisme vient également d’élire un nouveau président : Charles Bildgen, un jeune retraité ettelbruckois qui a terminé sa carrière en tant que responsable des ressources humaines du centre hospitalier.
Nathalie Reckinger en est convaincue : être une ville de passage n’est pas une punition en soi, au contraire. Se penchant l’année dernière dans le cadre de son mémoire de master en marketing sur ce qu’il était possible de faire pour développer l’image d’Ettelbruck au-delà de son bassin de population, elle a identifié deux pistes qui fonctionnent déjà plutôt bien.
Ettelbruck se dévergonde
D’une part, Ettelbruck est une ville dont les commerces attirent une clientèle à une échelle élargie. Une étude réalisée en 2015 et 2016 montre que les rues piétonnes sont bien fréquentées, notamment le vendredi qui est jour de marché. On flirte alors avec la barre des 8 000 passants dans la Grand-Rue, le secteur le plus populaire. «Le reste de la semaine n’est pas mal non plus puisque nous profitons de la présence de 1 400 étudiants qui amènent beaucoup de dynamisme», se félicite l’ancienne responsable de la Commission de promotion des vins et crémants du Luxembourg.
D’autre part, Ettelbruck est situé au carrefour des grands axes routiers et ferroviaires des Ardennes, ce qui lui offre sur un plateau de nombreux visiteurs. «Beaucoup de randonneurs qui parcourent le Lee trail (53 km) ou l’Eisléck trail (104 km), deux parcours qui connaissent un grand succès, font une étape ici. Nous avons également beaucoup de demandes de la part de cyclotouristes. En règle générale, ces sportifs – souvent des Belges et des Allemands – viennent en train et découvrent Ettelbruck grâce à la gare», souligne-t-elle.
Nathalie Reckinger souhaite surfer sur ce constat qui fait d’Ettelbruck une ville bien vivante. «Nous voulons rajeunir l’image de la ville», explique-t-elle. Les premiers éléments de ce nouveau positionnement seront visibles dès cette année. Ettelbruck va notamment investir dans le street art. L’artiste français Mantra, qui a déjà réalisé la fresque de la Kulturfabrik eschoise reprenant une bibliothèque, ornera une façade de la place de la Libération.
Un deuxième évènement est prévu pour le 9 septembre. «Nous allons mettre sur pied un street festival où l’on retrouvera un marché aux livres, des clowns, des jongleurs, des acrobates, un marching band et des concerts.» Quant au nom du festival, il était tout trouvé : «Les jeunes appellent la ville Ettelbrooklyn et cela reflète bien l’idée du festival. Lorsque j’ai proposé cette appellation au conseil échevinal, ils ont été surpris mais ça leur a plu !» Eh oui, Ettelbruck se dévergonde !
Erwan Nonet