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Luxembourg-Albanie : et maintenant, la classe biberon


Chris Philipps devrait dépanner en défense centrale, ce dimanche, contre l'Albanie. Mais il ne sera plus là pour aider vendredi prochain à Rotterdam... (photo Mélanie Maps)

Avant de prendre la direction de Rotterdam, le Luxembourg va devoir affronter l’Albanie, dimanche (19h au stade Josy-Barthel), avec un groupe d’une moyenne d’âge hallucinante sans les rares cadres qu’il reste encore : 22 ans. Et ça n’augmentera pas beaucoup d’ici aux Pays-Bas, ce vendredi 9 juin.

Le jeunisme est une maladie dont le Luxembourg s’accommode plutôt bien ces dernières années. Mais depuis quelques mois, on atteint un paroxysme. Est-il compatible avec le très haut niveau et des performances?

Il y a d’un côté les «jeunes» retraités, qui l’air de rien pèsent énormément au compteur de l’expérience : Joubert et ses 38 ans, Schnell et ses 31  ans, Payal et ses 28 ans. Il y a ensuite les absents de Rotterdam, qu’ils soient blessés ou suspendus : Da Mota et ses 31  ans, Joachim et ses 30  ans, Moris et ses 27  ans. Et puis viennent se greffer là-dessus les «papys» qui ont encore un club pro à faire passer avant les considérations nationales  : Mutsch et ses 32  ans, Maxime Chanot et Lars Gerson et leurs 27 ans.

Ce dimanche, la sélection de Luc Holtz s’élancera contre l’Albanie avec une moyenne d’âge de 21,95  ans. Neuf joueurs ont 20 ans ou moins, dont Jan Ostrowski, 18 ans (lire son interview ici). C’est plus du tiers de l’effectif à la disposition du sélectionneur. « Je crois que ça doit être l’équipe la plus jeune jamais convoquée », s’est dit le sélectionneur, comme ça, en passant, lors de sa conférence de presse. Ça l’a fait sourire parce qu’aux entraînements, la qualité est là. Reste à la restituer en match, contre un adversaire plus compliqué qu’il n’y paraît, mais à ses yeux, rien n’est question d’équilibre  : « Il faut bien qu’ils commencent à apprendre un jour à nager. Donc dimanche, ils vont nager. »

Les deux frères Thill d’entrée?

Pas besoin de rappeler au sélectionneur qu’ils n’auront pas le droit de prendre leurs bouées et qu’il n’est pas exclu d’en voir certains se noyer, ce qui est le cadet des soucis de Luc Holtz. Il y aura quelques choix forts dans la composition de ce week-end. Pas d’autres solutions non plus, vu le nombre de défections. Si l’on se fie à la séance de vendredi soir (mais il ne faut jamais s’y fier avec Luc Holtz, sauf quand justement, c’est tellement évident… que cela fait croire le contraire –  vous avez suivi?).

Déjà, le sélectionneur va préparer sa charnière de Rotterdam, contre les Pays-Bas. Attendu que Maxime Chanot l’intégrera côté droit, il faut prendre pour argent comptant ce que l’on nous a laissé à voir  : Tim Hall, qui a fait la paire avec Chris Philipps dans l’axe, se verra testé pour la toute première fois en tant que titulaire, expédiant Christopher Martins directement là où tout le monde (y compris son club de Lyon) l’attend désormais : à la récupération.

Et devant la défense, il pourrait carrément être associé à Vincent Thill, qu’on n’avait jamais vu auparavant qu’en soutien d’attaque. L’imaginer plus bas à la distribution est tentant  : il a, depuis sa première sélection, une telle propension à décrocher bas pour venir demander les ballons que tout le bloc s’en trouvait déséquilibré et mis en danger. L’option, si elle est confirmée, méritera donc le détour. Elle promet du jeu, du jeu et encore du jeu. Au moins autant que ce qui pourrait se profiler sur les ailes avec les éventualités Gerson côté droit et Sébastien Thill à gauche.

Aujourd’hui, en conférence de presse, le milieu de terrain de Fribourg Amir Abrashi a dégainé  : « On est ici pour prendre confiance avant d’aller gagner en Israël ». Albanie, Luxembourg, même combat  : les Lionceaux seront eux là pour prendre confiance avant de ne pas aller perdre aux Pays-Bas. Avec un Mutsch blessé depuis vendredi soir et un Gerson tout juste de retour, la cavalerie pour renforcer ce groupe déplumé s’appellera Maxime Chanot et c’est tout. La classe biberon fera toute seule. Enfin ceux qui n’auront pas déjà péri en mer…

Julien Mollereau

lux