Maria Perez Garcia et Yael Hamen Saieg sont les deux petites nouvelles de l’équipe nationale de natation. Les deux jeunes filles ont les yeux grands ouverts à l’occasion de la découverte des Jeux des petits Etats d’Europe (JPEE) à Saint-Marin.
Maria Perez Garcia, 15 ans, benjamine de toute la délégation du COSL et Yael Hamen Saieg, 16 ans, participent à leurs tout premiers JPEE. Elles ont pris quelques minutes de leurs temps pour apprendre à les connaître davantage.
Vous êtes luxembourgeoises?
Maria Perez Garcia : Pas encore. Je suis née au Luxembourg de parents espagnols. À la suite d’une loi qui a été votée, j’ai appris que je serais officiellement luxembourgeoise la première semaine d’août. D’ailleurs, je ne parle pas très bien luxembourgeois. À la maison et à l’école européenne, on parle espagnol. Je ne parlais le luxembourgeois qu’à la gymnastique. Du coup, je dois parfois chercher mes mots ( elle rit ).
Yael Hamen Saieg : Oui. Je suis née au Luxembourg, ma mère est argentine et mon père luxembourgeois. Et moi, je parle luxembourgeois couramment, même si on parle en espagnol avec ma mère. Et avec Maria, on mélange un peu les deux.
Comment avez-vous commencé la natation?
M. P. G. : Je faisais de la gymnastique et quand j’ai décidé d’arrêter, mon prof m’a dit que j’étais forte en natation. C’est l’entraîneur de Yael maintenant. J’ai donc décidé de commencer la natation, à Dudelange. Et grâce à Claude, je me suis beaucoup améliorée.
Y. H. S. : J’ai commencé pour apprendre à nager afin de ne pas me noyer si je tombais à l’eau. Ça m’a plu, je me suis entraînée de plus en plus, je suis entrée dans le cadre vers 10 ou 11 ans. Mais ensuite, j’ai eu des problèmes avec l’entraîneur et je voulais arrêter. Mais il a changé, j’ai eu des problèmes à l’épaule mais grâce à lui, j’ai retrouvé mon meilleur niveau.
Les JPEE, c’était un objectif?
M. P. G. : Mon entraîneur (NDLR : Claude Waltzing) m’a dit qu’il pensait que ça pouvait passer pour les relais. Et finalement, j’ai été retenue. Je ne m’y attendais vraiment pas, car avec Julie (Meynen), ce n’est pas possible de rivaliser.
Y. H. S. : Mon coach (NDLR : Michalis Bastas) était convaincu que je pouvais y aller. Personnellement, je n’y croyais pas trop, car il y a d’autres filles qui sont très rapides. Mais j’ai été ravie de voir que j’étais nominée. En 2013, j’étais allée voir les Jeux à Luxembourg. Et je me suis dit qu’un jour, peut-être, je pourrais y participer.
Comment s’est passée l’intégration au sein de l’équipe?
M. P. G. : On connaît les nageurs, on les côtoie en compétition et on s’entraîne avec eux le samedi. Au début, les grands font un peu peur, mais finalement, ils sont très sympas.
Y. H. S. : On connaît toutes les filles, que ce soit Sarah, Jackie, Eline. Les garçons sont très gentils, c’est cool!
Est-ce qu’on se contente d’être ici ou bien vous vous devez d’être performantes?
M. P. G. : Mes objectifs, c’est de donner le meilleur en relais et de voir comment ça se passe sur les courses individuelles. Histoire de pouvoir ensuite regarder sur quoi je dois travailler. Ce que je peux améliorer.
Y. H. S. : Je viens avec le but de faire de mon mieux. Et pourquoi pas, prendre une médaille en relais. Ce serait génial.
Depuis que vous êtes arrivées, tout se passe comme vous l’attendiez?
M. P. G. : Oui. Il y a deux ans, j’avais participé aux EYOF (NDLR : à l’époque c’était possible sans être luxembourgeoise), tout était bien. Mais la nourriture… on est nombreux à être tombés malades. Mais ici, c’est parfait.
Y. H. S. : Je trouve aussi que c’est très bien ici. Pour un si petit pays, ils ont une très belle piscine. Et je confirme, la nourriture est excellente.
Et que pensez-vous des conditions d’hébergement?
M. P. G. : Au début, j’avais un peu peur. Je pensais que j’allais me retrouver dans une sorte d’église. Et finalement, c’est un hôtel normal. Donc, ça m’a rassurée.
Y. H. S. : Même chose pour moi. Je m’attendais à quelque chose d’un peu sacré. On m’avait dit qu’il fallait faire preuve de respect. Mais c’est juste un hôtel.
Dans lequel toute la délégation est regroupée. C’est un avantage?
M. P. G. : Bien sûr, c’est toujours bon pour l’esprit d’équipe.
Y. H. S. : Oui, on sait qu’on a eu de la chance de pouvoir être tous ensemble. On croise les autres athlètes au petit-déjeuner. C’est sympa.
Vous avez eu le temps d’aller voir d’autres sports?
M. P. G. : J’aimerais bien aller voir les compétitions d’athlétisme, histoire de me rendre compte de comment ça marche. Et peut-être du basket aussi.
Y. H. S. : Pour le moment, non pas vraiment. La natation ça prend beaucoup de temps. Mais vendredi et samedi, on devrait avoir l’occasion d’aller sur des compétitions différentes.
Se retrouver ici, ça donne des envies pour la suite?
M. P. G. : Bien sûr. C’est une expérience incroyable. On peut rencontrer des personnes des autres pays.
Y. H. S. : Avoir été retenue par Ingolf (NDLR : Bender, l’entraîneur national), c’est une motivation supplémentaire.
Si on vous demande votre rêve?
M. P. G. : On ne sait jamais. Le grand, grand rêve, ce sont bien sûr les Olympiades. On ne sait pas, on est encore très jeunes toutes les deux. Y aller serait quelque chose d’incroyable.
Y. H. S. : Évidemment, les JO ça fait rêver. Mais participer à nouveau aux JPEE serait déjà quelque chose de très bien.
Romain Haas