Fin février 2015, le jeune homme avait été impliqué dans une rixe devant une discothèque au Limpertsberg. Le parquet lui reprochait d’avoir porté un coup de couteau. Mercredi, le tribunal a reconnu sa culpabilité.
Comment la victime a-t-elle pu décrire le couteau si ce dernier n’a pas été sorti lors de la rixe? C’était le principal argument avancé par la représentante du parquet dans le procès où un élève policier comparaissait pour avoir blessé un homme avec un couteau devant une discothèque au Limpertsberg. Conformément aux réquisitions du parquet, la 13 e chambre correctionnelle a condamné, hier après-midi, le jeune homme pour avoir porté ce coup de couteau à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 1 000 euros. Le tribunal a retenu qu’il avait été provoqué, ce qui explique que la peine est moins élevée que les 18 mois qu’avait requis le parquet.
Au total, quatre hommes se trouvaient sur le banc des prévenus : l’élève policier (29 ans), son frère (32 ans) ainsi que deux autres hommes (23 et 43 ans). Tous étaient mêlés à cette bagarre le 22 février 2015 devant une discothèque au Limpertsberg. Il était peu avant 6 h ce 22 février 2015 quand la police avait reçu un appel d’un homme qui déclarait avoir été blessé avec un couteau en sortant de discothèque. Un couteau qui n’avait toutefois jamais été retrouvé par les agents. L’élève policier, qui avait reconnu avoir eu un couteau pliable sur lui, contestait toutefois fermement l’avoir employé.
Au cours de sa plaidoirie, Me Pol Urbany avait critiqué l’enquête. Le médecin à l’hôpital qui avait examiné la victime saignant à la tempe n’avait en effet pas défini l’origine de la blessure. Pour l’avocat à la défense de l’élève policier, il n’avait pas été prouvé, à l’abri de tout doute, qu’il avait porté des coups et blessures volontaires. Il avait plaidé l’acquittement.
La victime avait dit que la lame était noire
La représentante du parquet avait toutefois argumenté que la victime blessée à la tempe avait dit que la lame du couteau de son agresseur était noire : « Pour affirmer cela, elle a dû voir le couteau. » « Un volontaire de police n’a pas à s’équiper de telle sorte quand il sort en discothèque », avait considéré le substitut principal, par ailleurs.
Hier après-midi, la 13 e chambre correctionnelle n’a acquitté que le frère de l’élève policier. Le tribunal a retenu pour le trentenaire que la condition de la légitime défense était établie. Les deux autres protagonistes de la rixe ont écopé des peines les plus lourdes. La victime du coup de couteau a ainsi été condamnée à 12 mois de prison avec sursis et une amende de 1 000 euros. Des dépositions, il ressortait qu’elle avait aussi été l’auteur de coups de boule durant la rixe. Enfin, son ami a écopé de quatre mois de prison avec sursis et 750 euros d’amende. Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.
À noter que cette rixe au couteau n’était pas restée sans conséquences pour l’élève policier. Le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, lui avait retiré son statut. En septembre 2015, il n’avait pas pu prêter serment.
Fabienne Armborst
Sa bataille contre le ministre…
Après s’être vu retirer son statut, l’élève policier avait formé un recours devant le Tribunal administratif. En janvier 2017, la juridiction de première instance avait annulé la décision du ministre de la Sécurité intérieure. Ce dernier n’avait pas interjeté appel, mais de nouveau pris la décision de lui retirer son statut. Sur quoi, l’élève policier avait introduit un nouveau recours. Avec le jugement rendu hier au niveau pénal, sa bataille est loin d’être terminée…