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JFK à 100 ans : un héritage gravé dans l’esprit des Américains


Des danseurs du groupe Bandaloop sur le portrait de l'ancien président John F. Kennedy, lors des célébrations pour le centième anniversaire de sa naissance, le 26 mai 2017 au Kennedy Center à Washington. (Photo : AFP)

«Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays». La plus fameuse maxime de John Fitzgerald Kennedy continue d’inspirer l’Amérique, qui célèbre le centième anniversaire de sa naissance.

Et personne n’a mieux suivi ce commandement que le clan Kennedy. Né le 29 mai 1917, élu le 8 novembre 1960 à la présidence des Etats-Unis – à seulement 43 ans – héros de la guerre du Pacifique, charismatique en diable, JFK incarnait les promesses de l’Amérique du XXe siècle, jusqu’à son assassinat le 22 novembre 1963.

L’anniversaire de sa naissance «est l’occasion de réfléchir aux convictions du président Kennedy, la foi et la détermination qu’il avait à relever chaque défi qui se présentait à lui», affirme Joe Kennedy III, petit-neveu de l’ancien président, dans un entretien avec l’AFP. A 36 ans, le petit-fils de Robert F. Kennedy – le frère de JFK, ministre de la Justice assassiné pendant sa campagne présidentielle en 1968 – a repris le flambeau. Elu à la chambre des Représentants depuis 2013 il représente la troisième génération de Kennedy à exercer un mandat électoral.

A l’exception de deux années, un Kennedy a toujours occupé une fonction élective depuis 1947, faisant de cette famille la quintessence d’une dynastie politique américaine. Pour Joe Kennedy III l’héritage laissé par JFK c’est «son appel à tous les Américains, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, à se mettre au service de leur pays». «Beaucoup de mes collègues des deux camps m’ont arrêté pour me dire qu’ils avaient été inspirés par son appel à servir».

« Période magique »

L’héritage de JFK c’est aussi le glamour que lui et son épouse ont su conférer à la fonction présidentielle. Belle, élégante, raffinée, totalement à l’aise avec les plus grands, Jackie Kennedy était la coqueluche du monde entier. «Il y avait une sorte d’aura autour de la Maison Blanche des Kennedy», raconte le sénateur républicain John McCain, et ancien candidat à la présidentielle.

«C’était juste une période magique», se souvient-il. Jackie Kennedy a contribué à la magie, réussissant à mêler dans l’imaginaire des gens les 1.000 jours de la présidence de son mari à Camelot, la cour légendaire du roi Arthur. Les Américains ont réussi à transcender la tragédie. JFK est vu comme le président qui, peut-être plus que tous les autres, a façonné la manière dont le pays se voit lui-même. Kennedy était son éternel optimiste.

Le membre de la famille à avoir occupé le plus longtemps un poste politique, Edward «Ted» Kennedy, est mort en 2009 après avoir servi pendant 47 ans au Sénat. Plusieurs autres membres du clan Kennedy sont encore en fonction et d’autres y aspirent. La fille de JFK, Caroline Kennedy, qui a été ambassadeur au Japon sous Barack Obama, pourrait se présenter à un poste au Congrès, selon le New York Post. Elle est le seul enfant encore vivant du président assassiné. En 1999, son frère John Kennedy Junior est mort tragiquement – comme tant de membres du clan – au point de parler de malédiction des Kennedy.

Servir

«Chaque jour je pense à lui et il me manque», témoigne Caroline Kennedy, 59 ans. Il a «inspiré une génération qui a transformé l’Amérique», dit-elle dans une vidéo publiée par le John F. Kennedy Presidential Library and Museum à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance. Elle ajoute que les gens lui disent avoir «été inspirés pour travailler, se battre et croire en un monde meilleur. Donner quelque chose à leur pays qui a donné tellement à tant de gens».

Joe Kennedy III affirme qu’il y a «plein» de jeunes dans la famille qui pourraient entrer en politique, mais sans préciser. «Le fil conducteur chez nous c’est de chercher une manière de servir». Les récents plaidoyers du jeune élu à la silhouette élancée et aux cheveux roux flamboyants, contre la politique migratoire du président Donald Trump ou sa réforme de la couverture santé ont été remarqués. Les spéculations sur une candidature à une prochaine présidentielle ont suivi.

Il a l’éloquence de son grand-père et de ses grands-oncles John et Edward et comme eux, la met au service des plus démunis et d’une société plus juste. Le fils de Caroline Kennedy, Jack Schlossberg, 24 ans, pourrait aussi perpétuer la tradition. «L’héritage de ma famille en matière de service public m’inspire», a confié M. Schlossberg sur NBC. Interrogé sur son avenir politique, il a répondu: «restez à l’écoute».

Mais à l’ère de Donald Trump, dans une Amérique plus divisée que jamais, difficile de faire des comparaisons avec l’ère Kennedy. «Le manque de courtoisie et de politesse choquerait John F. Kennedy car il avait des amis très proches au parti républicain», explique James Thurber, de l’American University de Washington.

Le Quotidien/AFP