C’est une affaire peu banale qu’a jugée, mardi, le TGI de Metz. Une infirmière de 47 ans était poursuivie pour administration de substance nuisible par personne étant ou ayant été conjoint ou concubin, avec atteinte à l’intégrité de la personne.
Entre le 29 et le 31 décembre 2014, à Créhange, cette quadragénaire avait profité d’un apéritif pour administrer un antianxiolytique et un somnifère à son compagnon… afin de rejoindre, ensuite, son amant pour le réveillon de la Saint-Sylvestre ! Et pour être sûre que la dose soit suffisante, la prévenue s’était livrée à un test, quelques jours auparavant.
Des faits que la mère de famille a reconnus du bout des lèvres, tout en soutenant qu’il ne s’agissait pas de son amant mais d’un ami. Des propos qui ont fait ciller la présidente, qui a alors évoqué quelques SMS au contenu plutôt tendre, adressé à l’intéressé. Entendue en juin 2015 par les gendarmes pour une affaire de violences conjugales, la victime avait montré les captures d’écran du téléphone portable de Madame.
Cette dernière avait échangé, avec son amant, sur les faits qui intéressaient le tribunal correctionnel. « Je ne referai pas la même chose, assure la quadragénaire. À l’époque, j’étais sous l’emprise financière et psychologique de cet homme. »
Me Johann Giustinati a réclamé 1 000 € au titre du préjudice matériel et 4 000 € pour le préjudice moral. Le ministère public, qui a dépeint « une femme intelligente et simulatrice » et parlé de « préméditation insidieuse », a requis 3 mois avec sursis. En défense, Me Claire Altermatt a estimé que sa cliente « n’en est pas arrivée là par hasard ! » Celle-ci a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis et devra, en outre, verser 1 000 € au titre du préjudice moral à l’homme avec lequel elle a vécu pendant 18 ans.
D.-A. D. (Le Républicain Lorrain)