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BGL Ligue – Le Progrès sape le moral de la Jeunesse


La Vieille Dame a mené deux fois, hier à la faire rejoindre dans les dernières minutes par un ancien de la maison, Lévy Rougeaux Frontière face au Progrès, avant de se (86e). L’Europe s’éloigne un peu plus.

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Le Progrès (ici Ramdedovic et Menaï) a fait la bonne affaire dans la course à l’Europe. (Photo : Julien Garroy)

Le match nul a beau être une chose qui fait rarement sauter au plafond, les Niederkornois avaient de bonnes raisons de sortir de la Frontière le sourire aux lèvres, hier soir. Le point glané à Esch permet aux joueurs d’Olivier Ciancanelli de garder quatre points d’avance sur la Jeunesse et puisqu’il ne reste que sept journées, c’est un matelas, certes pas bien épais, mais qui l’est en tout cas suffisamment pour respirer sereinement.

Ce match nul a autant de saveur que celui ramassé lors du match aller, obtenu avec le même score mais un scénario différent. En septembre, les Jaune et Noir avaient remonté en une minute un retard de deux buts à la pause. Hier, ils auraient pu baisser les bras après avoir été menés une première fois à cause d’un but contre son camp de leur capitaine Rigo (1-0, 31e) et encore plus après un coup franc direct de Mélisse, qui profitait d’un mauvais placement de Castellani, resté derrière son mur (2-1, 82e).

À chaque fois, le Progrès a réagi. D’abord par Bouzid. Le défenseur, qui a frôlé le carton rouge plus d’une fois après la pause, poussait sur la ligne un ballon qu’Hakim Menaï avait déjà quasiment fait entrer, profitant d’un bon ballon de Thill côté droit pour placer le cuir sous le ventre d’Oberweis (1-1, 61e). Enfin, c’est Rougeaux, champion lors du dernier titre de la Jeunesse en 2010, qui crucifiait ses anciens partenaires, en lobant à l’aveugle un Oberweis un peu trop avancé pour le coup (2-2, 86e).

> Ferino s’est occupé d’Ibrahimovic

Le soulagement du Progrès est bien évidemment à la hauteur de la déception des Eschois. Les Bianconeri ont une nouvelle fois manqué de constance dans leur production pour espérer récolter autre chose qu’une désillusion. Ils avaient pourtant les armes pour battre une formation niederkornoise assez décevante dans le jeu. Mais la réalité de 2015 est là : un Progrès moyen est capable de saper le moral de la Jeunesse. La Frontière a encore eu la confirmation que lorsque Sanel Ibrahimovic ne marque pas, il lui est quasiment impossible de gagner. Le Bosnien a souffert face au marquage très serré d’Adrien Ferino, la grosse satisfaction niederkornoise de l’après-midi. Le défenseur central ne s’est relâché qu’une fois, sur un long ballon de Vitali, mais Ibra n’avait pas le temps d’armer sa frappe que Castellani était déjà intervenu (73e).

Et puisque ce n’était pas le jour d’Ibrahimovic, cela aurait dû être celui des autres. Mais Todorovic, auteur d’un très bon match, voyait sa tête plongeante dégagée in extremis par un Niederkornois sur sa ligne, évitant le but de break, alors que les supporters eschois fêtaient déjà le but, trahis par un effet d’optique (40e).

Non, le statut de héros, avant qu’il n’atterrisse sur les épaules de Rougeaux, prenait le chemin de celles de Mélisse, meilleur Eschois hier. Décisif sur les deux buts, l’ancien Dudelangeois était aussi l’un des guides en termes de grinta, ce qui a un temps manqué à la Jeunesse cette saison. Mais même ça, hier, ne suffisait pas. Sans rendre une copie pleine de ratures, la Vieille Dame a trouvé le moyen de perdre deux points, n’exploitant pas son objective domination (10 tirs à 3).

Elle était pourtant d’humeur joueuse, comme l’a rappelé ce dribble typiquement brésilien de Marc Oberweis pour se débarrasser du pressing de Menaï. Voilà la Jeunesse scotchée à quatre longueurs d’une 4e place qui n’est même pas encore officiellement européenne. À voir la déception sur le visage de Dan Theis au coup de sifflet final, Esch peut au moins se réjouir que l’entraîneur, qui a récemment annoncé son départ à l’issue de cet exercice, se donnera corps et âme jusqu’au bout pour arracher un billet européen. Mais l’affaire est mal embarquée. Car hier, ni les corps, ni les âmes n’ont suffi.

De notre journaliste Matthieu Pécot