Tristesse. C’est tout ce que l’on peut dire après l’attentat perpétré hier dans une école au Pakistan.
Sept heures d’assaut dans l’école, 141 morts. Le seul tort de ces écoliers était d’être fils ou fille de militaire. Ces militaires qui combattent les talibans. Et comme il n’y a rien de plus lâche qu’un terroriste, s’attaquer à des enfants sans défense, quoi de plus normal ? Il n’est pas question de dire qu’une victime vaut plus qu’une autre, mais ce déversement de haine et de violence gratuite sur des enfants est insupportable.
Ce qui est d’autant plus abject, c’est de prôner ce massacre d’innocents au nom de Dieu, peu importe lequel. Là, on l’appelle Allah, au temps des croisades, il s’agissait de Jésus. Des bandes de fanatiques qui salissent leur religion autant qu’ils salissent leurs victimes.
Il y a encore quelques jours, la Pakistanaise Malala Yousafzai recevait en main propre le prix Nobel de la paix, qu’elle a gagné conjointement avec l’Indien Kailash Satyarthi. Pakistan-Inde : les frères ennemis. Malala était récompensée pour son combat pour l’éducation des filles et contre les talibans. Elle y a payé un lourd tribut, car elle aussi a été victime d’une de leurs exactions. Elle a failli être reléguée au silence pour toujours. Le fait que les talibans s’attaquent aux écoles est symbolique, puisqu’ils refusent l’accès de tous à l’éducation. Répandre la terreur, la peur, même dans des sanctuaires comme les écoles, c’est leur leitmotiv.
Ils n’ont pas réussi à faire taire Malala, mais le massacre d’hier va ébranler la société pakistanaise, en espérant que cette dernière se range derrière les familles des victimes, c’est-à-dire les militaires qui combattent les talibans.
Les jeunes Européens qui partent pour la Syrie en pensant aider, faire de l’humanitaire, feraient mieux d’ouvrir les yeux et de voir que les terroristes islamistes n’ont que faire de l’humain et sont prêts à tuer sans vergogne leurs frères musulmans. Après les jeunes filles enlevées à l’école au Nigeria, les mineurs sont désormais des cibles privilégiées dans ces pays où règne la terreur des terroristes.
De notre journaliste Audrey Somnard