Pendant près de deux ans, un employé de la BEI avait filmé ses collègues féminines à leur insu. Entre mai 2014 et avril 2016, le quinquagénaire avait installé une caméra camouflée dans un des vestiaires réservés aux femmes.
Le parquet avait requis trois ans de prison et une amende appropriée à l’encontre du prévenu qui a passé cinq mois en détention préventive et a entretemps été licencié. Pour le parquet, la seule circonstance atténuante était son altération du discernement, l’article 71.1 du code pénal, retenue par l’experte psychiatre.
Ce jeudi matin, la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement a condamné le quinquagénaire à 30 mois de prison ferme et à une amende de 1 000 euros. Enfin, il a écopé d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle, bénévole ou sociale impliquant un contact habituel avec des mineurs pendant une durée de dix ans.
Pas moins de 45 femmes s’étaient constituées parties civiles dans cette affaire. Elles réclamaient un total de 181 925 euros au titre du préjudice moral. Le quinquagénaire doit leur verser aujourd’hui un total de 20 135 euros. Pour rappel, 25 d’entre elles avaient réclamé l’euro symbolique.
Il a 40 jours pour faire appel.
Ce n’est pas la première fois que le quinquagénaire se retrouvait devant le tribunal correctionnel. Mi-mars 2016, il avait été condamné pour détention, consultation et diffusion de matériel pédopornographique. Lors d’une perquisition en mai 2014, 2 490 images et 3 456 films à caractère pédopornographique avaient été retrouvés sur l’ordinateur à son domicile. Pour ces faits, il avait écopé de trois ans de prison assortis d’un sursis probatoire, avec l’obligation de faire soigner ses tendances pédophiles, ainsi que d’une amende de 5 000 euros.
Fabienne Armborst