Après le dernier match à domicile du FC Metz, dimanche face à Toulouse (1-1), retour sur une saison tumultueuse qui aura vu les Grenats souffrir et se maintenir sous l’œil d’un public torturé puis soulagé.
Après un bain de foule chez les Ultras, il a saisi une dernière fois le micro pour dire sa gratitude à Saint-Symphorien. Cheick Diabaté n’a pas joué contre Toulouse, mais il a communié, comme ses coéquipiers, avec un stade qui a traversé toutes les émotions dans cette saison « satisfaisante mais chaotique », pour reprendre la formule du président Serin.
Cet attaquant, qui répond amour quand on lui parle football, pourrait faire l’objet d’un nouveau prêt d’un an pour le futur exercice en Ligue 1. Calmé par les prétentions financières et salariales du club d’Osmanlispor et du joueur, le FC Metz s’active en ce sens pour conserver la recrue hivernale qui soulagera son été. Car ses huit buts ont largement contribué au maintien du promu.
Metz adore ce joueur car il ressemble à son club. Derrière les maladresses palpite un cœur battant. Sous les dehors imparfaits, le métier a été fait. Référence à ce maintien décroché par un entraîneur qui n’a connu que ce maillot et un groupe qui se sera toujours relevé des fameuses « branlées » regrettées par Philippe Hinschberger. Monaco (7-0), Caen (3-0), Nancy (4-0), Lorient (5-1), pour ne citer que les plus belles…
Montagnes russes
Dimanche soir, les Grenats se sont produits une dernière fois devant leur public et ce baisser de rideau a offert un résumé conforme à leur exercice. Avec, pêle-mêle, une maîtrise intermittente, un blessé (Bisevac), un gardien très exposé, des buts (1-1), cette recherche de vitesse sur les ailes, la petite erreur défensive qui fait tache et une fulgurance d’Ismaïla Sarr, la révélation de 2017, avec ses cinq réalisations depuis février. Sensible au phénomène, le public a chanté la gloire du Sénégalais, mais la marque d’affection allait bien au-delà. « Il y a eu de grands moments cette saison, comme la victoire contre l’OM (1-0) , souligne Bernard Serin. Je crois aussi que le derby (2-1) a réconcilié le public avec cette équipe. »
Cette saison, les supporters auront pesté contre les lanceurs de pétards de Metz – Lyon, pleuré le premier but professionnel de Hein annulé après ce même incident, sifflé des déroutes, applaudi un doublé improbable de Vion et même frémi à l’idée d’une victoire contre le PSG (2-3). « On aurait pu se maintenir en battant Paris », reconnaît Philippe Hinschberger.
C’est finalement l’histoire d’un amour traversé de vertiges. Embarqués sur un circuit de montagnes russes, les supporters n’ont jamais sombré dans l’ennui. « On a connu des hauts et des bas, mais je trouve que l’équipe a progressé et trouvé une stabilité dans le jeu », relève Renaud Cohade de son côté.
Le président espère justement « que le jeu qu’on a vu (dimanche) servira de bases pour l’année prochaine ». Bernard Serin aime le mouvement, la possession et les buts, mais son club devra réussir son recrutement pour confirmer dans l’élite. En attendant, il espère que son équipe « finira le plus haut possible ». Pour « adresser un beau pied de nez à tous les pessimistes » et améliorer les recettes audiovisuelles. « C’est important pour les joueurs et important pour nous », conclut cet amateur de spectacle qui n’en demeure pas moins un homme d’affaires.