À Metz, le chantier du centre commercial Muse progresse bien. Rien n’est fini, mais tout avance. Les maires des communes de la métropole messine, invités à découvrir le chantier, ont enfin mis des images sur ce dossier pharaonique.
Casqués, bottés, lunettes de protection sur le nez, écouteurs vissés : ces élus des communes de Metz-Métropole ont du style. Et c’est parti pour la visite de Muse ! Les maires et leurs adjoints qui ont répondu à cette invitation – ils sont une trentaine –, vont enfin pouvoir poser des images et des impressions sur des dossiers bourrés de chiffres.
Première étape, les terrasses de l’immeuble Rizzon. Le panorama est au bout de l’escalier, tout là-haut. L’ambiance est détendue, les anciens râlent et plaisantent sur « l’âge de nos artères et de nos rhumatismes ». Côté parc de la Seille, le terrain vague sur lequel ils ont garé leurs voitures est l’emplacement du futur cinéma. Les bruits du chantier montent jusqu’ici. Claquements métalliques, biiips des engins, interjections des ouvriers.
Barrant le ciel bleu, s’élèvent des immeubles nus, avec des trous de fenêtres. Ce seront des logements de propriétaires, une résidence senior, des bureaux, du locatif social. La densité, la mixité, sont saisissantes. « Ça me paraît vraiment serré, tout ça », murmure Claude Lang, la maire de Vany. Elle raconte qu’elle a vécu à Borny, que cette enfilade de bâtiments lui rappelle cela. « Monsieur Bohl et Monsieur Gros sont très contents, ils nous disent qu’il faut imaginer tout cela fini, habité, que c’est très beau. Je veux bien les croire… Mais si je devais habiter ici, je préférerais que ce soit tout en haut ! »
Suite de la balade. Sur la dalle qui couvre le centre commercial, des maisons en bois font flotter un parfum des Vosges. Ce sont des logements sociaux, chalets de ville insolites. Les fenêtres donnent sur la voie ferrée, « où ne passent que des trains de marchandises, pas plus d’une dizaine par jour », assure l’un des promoteurs du projet. Un mur végétal coupe la vue sur les voies, on aperçoit derrière le parc de la Seille, et plus haut, le quartier de Queuleu.
Le groupe redescend, contourne le bâtiment en évitant les tuyaux de raccordements qui dépassent ici et là, pour accéder à l’entrée principale, celle qu’on aperçoit en arrivant par Pompidou. Les poteaux énormes, en forme d’arbres branchus, tiennent toute la structure. Les visiteurs longent la rue des Messagerie où s’alignent les futurs restaurants.
À l’intérieur, d’immenses espaces vides composent une architecture qui se laisse deviner. Les nombreux puits de lumière, le trou béant de la rotonde habillée d’un escalier courbe, la « rue » du centre commercial, les galeries garnies de garde-corps vitrés en sont aux finitions. Les premières dalles du sol ont même été posées. Des cellules se succèdent, profondes, ce sont les futures boutiques. Les premières enseignes vont arriver dans quelques semaines, pour commencer à aménager leurs espaces.
Au bout de ces galeries ponctuées par des places dédiées notamment à la restauration, l’énorme cellule de Primark. Elle se trouve pile au-dessus de celle de l’hypermarché Market, installée au niveau des parkings.
Les grands escalators se croisent, lignes élégantes dans ce décor de béton brut. Fin de la visite. Les élus rendent casques et bottes, s’engouffrent ensuite dans la baraque de chantier où les attendent des coupes pétillantes et un appétissant buffet.