Les derniers préparatifs sont en cours à Matignon, alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à nommer lundi son Premier ministre, le juppéiste Edouard Philippe étant donné comme favori, avant de partir pour Berlin, signe de la priorité donnée à l’axe franco-allemand et à la relance européenne.
Devenu dimanche, à 39 ans, huitième président de la Ve République, Emmanuel Macron, le plus jeune chef de l’Etat français jamais élu, fera connaître à 14h30 le nom de celui qu’il a choisi pour mener son premier gouvernement.
Le Secrétaire général de l’Elysée, Alexis KOHLER, annoncera la nomination du Premier ministre à 14h30 pic.twitter.com/y4yKbvYEML
— Élysée (@Elysee) 15 mai 2017
Le nom d’Edouard Philippe, 46 ans, député-maire Les Républicains du Havre et proche d’Alain Juppé, a circulé avec insistance durant le week-end.
« Il est l’un de ceux qui correspondent très clairement au profil défini… expérience parlementaire, des compétences et des qualités reconnues, à l’évidence », a reconnu lundi sur Europe 1 Benjamin Griveaux, porte-parole du parti d’Emmanuel Macron.
Le choix du Premier ministre, chargé de former un gouvernement dans les 48 heures, sera crucial pour le jeune président, qui doit convaincre de sa capacité à rassembler autour de son projet « ni de droite, ni de gauche » et se cherche une majorité avant les législatives des 11 et 18 juin.
La nomination d’un Premier ministre venu de la droite pourrait inciter certains, chez Les Républicains, à franchir le pas pour être candidats dans la majorité présidentielle.
La limite de dépôt des candidatures est fixée à vendredi, mais c’est mercredi au plus tard que La République en Marche! d’Emmanuel Macron devrait faire connaître la totalité des candidats qui s’aligneront pour les législatives. 428 noms, pour moitié hommes et femmes, ont déjà été annoncés.
Bernard Cazeneuve est arrivé à 8h30 à Matignon. L’actuel chef du gouvernement s’est attardé dans la cour pour saluer des employés, avant de recevoir l’ancien résistant Roger Fichtenberg, qu’il avait rencontré à 18 ans, ainsi que l’ex-députée PS Danièle Hoffman-Rispal.
Une fois son Premier ministre nommé, Emmanuel Macron partira pour Berlin, première visite à l’étranger pour cet européen convaincu, qui, à l’heure du Brexit et de la montée des nationalismes, a promis d’oeuvrer pour la refondation d’une Union européenne en crise.
« Le monde et l’Europe ont aujourd’hui plus que jamais besoin de la France », a-t-il lancé dimanche lors de son discours d’investiture à l’Elysée.
Angela Merkel, qui avait déjà accueilli Emmanuel Macron en mars, durant la campagne, le recevra à dîner, après un entretien fixé à 17H30 et une conférence de presse.
La chancelière allemande avait été le premier dirigeant étranger à le féliciter « chaleureusement » au soir de sa victoire contre Marine Le Pen, le 7 mai. Il porte les espoirs de « millions » de Français, d’Allemands et d’Européens, avait-elle estimé.
Dimanche, Emmanuel Macron a consacré les premières heures de son mandat à une visite symbolique, à l’abri des micros et caméras, à l’hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, au chevet de soldats grièvement blessés au combat.
Un geste à l’attention des forces françaises engagées sur des théâtres d’opérations. Quelques heures plus tôt, le nouveau président avait choisi de remonter les Champs-Elysées à bord d’un véhicule militaire, sur fond d’état d’urgence et de lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique.
Après Berlin, un autre déplacement est prévu cette semaine auprès des militaires sur le terrain à l’étranger, comme promis durant la campagne.
Dans son premier discours dimanche, le chef de l’Etat avait souligné le « rôle immense » de la France, qui doit « corriger les excès du cours du monde et veiller à la liberté ».
Le Quotidien / AFP