La première édition du festival Truck ‘n Roll avait lieu ce week-end à Esch-sur-Alzette. Une rencontre entre amateurs de food trucks et de musique.
La tendance aux food trucks est encore relativement nouvelle au Grand-Duché. Mais la Luxembourg Food Truck Association compte bien, par le biais de ce genre de manifestation, implanter durablement ce phénomène gastronomique.
Ils sont là un peu partout au Luxembourg et poussent comme des champignons. Sur les places de marché, devant les salles de spectacle, lors d’évènements ou encore tout simplement près de son travail lors de la pause de midi, le phénomène food truck a fini par toucher le Grand-Duché.
Quelque part entre le snack et le vrai restaurant, le food truck a su combler les attentes des clients, comme l’explique Kim Conrardy, l’organisateur du festival et à la tête de la Luxembourg Food Truck Association : « Nous sommes faits pour durer sur le long terme, les food trucks sont beaucoup plus qu’un effet de mode, la preuve c’est que l’Horesca (NDLR : le syndicat de l’hôtellerie-restauration au Luxembourg) nous soutient et est même content de notre essor. Nous essayons de nous installer là où il y a une offre pauvre au niveau des restaurants, pour les employés le midi, ou encore là où au contraire la demande est énorme, comme au Kirchberg. C’est plus cher qu’un fast food, car ce n’est pas ce que nous sommes, nous proposons de la diversité et surtout de la qualité. Tout est frais et fait sur place. C’est sûr, cela prend plus de temps qu’une saucisse, mais la qualité est là et la clientèle en redemande. »
Plus de 3 500 entrées sur trois jours
L’association a regroupé les food trucks pour accompagner ses membres et ainsi faire la promotion de ces nouveaux restaurants mobiles : « Nous avons trois objectifs : guider ceux qui veulent se lancer dans l’aventure, accompagner les membres dans leur développement en trouvant des évènements et enfin promouvoir le métier au niveau national. »
Kim Conrardy est ravi de l’intérêt du public pour le festival et assure qu’une deuxième édition est d’ores et déjà prévue pour 2018, toujours à Belval, avec la scène implantée dès l’entrée du festival cette fois. Le choix de Belval est aussi stratégique. En plein parking du Square Mile, il faut dire qu’on ne manque pas de place : « Il y a deux gares, un lycée et l’université, quelque 4 000 places de parking, c’est unique au Luxembourg, on ne pourrait pas avoir ça en Ville. Au niveau de la mobilité, c’est donc très pratique », poursuit l’organisateur.
Dimanche après-midi, le festival avait déjà enregistré plus de 3 500 entrées (à 3 euros par personne), dont un quart de visiteurs qui communiquent en anglais, preuve de la diversité du public présent à Belval pendant ces trois jours.
Et puis, côté météo, le festival est passé à travers les gouttes pendant les trois jours, de vendredi à hier. « Nous avons eu quelques gouttes de pluie le samedi, mais globalement on a été très chanceux. Pour moi, c’est le lancement de la saison. Il faut travailler deux fois plus tant que la météo le permet, car en hiver par contre, c’est la galère », estime l’organisateur.
Sur les 25 membres de son association, deux ont déjà jeté l’éponge au bout d’un an, faute d’avoir un projet assez bien ficelé. Pour le reste, il faut avoir conscience que les food trucks marchent surtout quand la météo est clémente. Si des salles de spectacle comme l’Atelier peuvent désormais compter à l’année sur la présence d’un food truck lors de leurs concerts, le phénomène reste avant tout saisonnier. Il faut donc bien gérer ses finances pour pouvoir passer l’hiver et la mauvaise saison, qui est logiquement très calme, et travailler le plus possible dès que le temps le permet.
Pour cette première édition, 21 food trucks étaient présents à Belval, tout autour de nombreuses tables et bancs pour permettre aux gourmands de déguster leurs trouvailles, le tout dirigé vers une scène où les musiciens se sont succédé pendant les trois jours. Priscila Da Costa est justement montée sur scène avec son groupe The Glass Arrows & Friends pour proposer des reprises avec ses acolytes Christophe Reitz au violon, Yannick Stein à la guitare, Yves Oek à la basse et Gustavo Morales aux percussions.
« Nous sommes en contact avec l’organisateur. Il nous a proposé un créneau et on a accepté avec plaisir. L’ambiance a vraiment été bonne pendant les trois jours, c’est cosy, car les gens s’assoient un peu où ils veulent et d’autres se mettent debout devant la scène, c’est comme on veut en fait et c’est ça qui est intéressant », conclut la jeune chanteuse.
Audrey Somnard