Les traitements expérimentaux contre la fièvre d’Ebola n’ont pas encore fait la preuve de leur sécurité et de leur efficacité, selon l’Agence européenne du médicament (EMA).
A ce stade, il n’y a pas suffisamment de preuves pour tirer des conclusions sur l’innocuité ou l’efficacité des traitements expérimentaux chez des malades d’Ebola. (Photo : AFP)
Ce constat résume la revue de l’information disponible sur les traitements contre Ebola en cours de développement établi par l’agence sanitaire, basée à Londres, sous forme de rapport intérimaire, mis en ligne mardi sur son site.
« Les traitements pour les patients infectés par le virus Ebola sont encore aux premiers stades de développement », note Marco Cavaleri, chef des anti-infectieux et des vaccins à l’EMA. « Nous encourageons les développeurs à générer plus d’informations sur l’utilisation de ces médicaments dans le traitement des patients atteints d’Ebola », ajoute-t-il dans un communiqué. L’agence rappelle qu’elle examinera toute nouvelle information dès qu’elle sera disponible pour soutenir la réponse à cette crise de santé publique.
Cet examen porte sur sept traitements expérimentaux : le BCX4430 (de la société Biocryst), le brincidofovir (Chimerix), le favipiravir (l’Avigan de Fujifilm Corporation/Toyama), le TKM-100802 (Tekmira), l’AVI-7537 (Sarepta), le ZMapp (Leafbio Inc.) ainsi que des immunoglobulines (anti-corps de la société lyonnaise Fab’entech). Il n’inclut pas les candidats vaccins. La quantité d’informations disponibles pour les sept traitements est très variable.
Pour certains produits, il n’y a pas de données sur leur utilisation chez des humains, tandis qu’un petit nombre de traitements (ZMapp, Avigan, brincidofovir, ndlr) ont été administrés à titre compassionnel à des patients au cours de l’épidémie actuelle. En outre, certains médicaments ont été étudiés chez les humains, mais pour le traitement d’autres maladies virales (Avigan, brincidofovir, ndlr) relève l’EMA. A ce stade, il n’y a pas suffisamment de preuves pour tirer des conclusions sur l’innocuité ou l’efficacité de ces thérapies lorsqu’elle a été utilisée chez des malades d’Ebola, conclut l’agence sanitaire.
En annonçant en septembre 2014 qu’elle avait commencé à se pencher sur ces traitements expérimentaux, l’EMA expliquait que « le but est de fournir un panorama complet de l’état actuel des connaissances sur les différents médicaments expérimentaux » pour aider les autorités sanitaires et les médecins dans leurs décisions. Pour mener à bien ce travail, l’EMA a mis sur pied un groupe d’experts spécialisés dans les maladies infectieuses, vaccins et essais cliniques.
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a fait 6 841 morts sur un total de 18 464 cas enregistrés dans les trois pays les plus touchés (Sierra Leone, Liberia, Guinée), selon un bilan daté du 15 décembre de l’Organisation mondiale de la santé.
AFP