C’est incontestablement le feuilleton du printemps. L’affaire SchoolLeaks, déclenchée par la fuite de questions d’examen, n’en finit plus de défrayer la chronique.
Avec la guerre politico-médiatique déclenchée entre le CSV et le ministre libéral de l’Éducation, Claude Meisch, le fond de cette affaire a disparu pendant de longs jours des devants de la scène. Et avec cette querelle embarrassante sur les responsabilités et les rôles joués par les uns et les autres, le sort des élèves, obligés de repasser après les vacances de Pâques des épreuves, qui en fin de compte risquent de compter pour du beurre, est trop souvent oublié.
Dans cette affaire, il y a cependant assez de matière pour se poser des questions justifiées comme celle concernant les raisons de l’envoi prématuré des épreuves. C’est ce couac qui a ouvert la voie à des personnes malveillantes qui n’ont pas hésité à nourrir les pratiques de copinage, encore trop souvent d’application dans ce pays étroit qu’est le Luxembourg.
Autre question : le ministre Claude Meisch a-t-il réagi comme il aurait dû pour éviter que les élèves subissent les conséquences d’erreurs commises par des adultes ?
Ces mêmes questions sont posées depuis plusieurs jours par les députés CSV Martine Hansen et Félix Eischen. Malheureusement, leurs bonnes intentions, qu’ils tentent de défendre bec et ongle, ont été submergées par l’opportunité qu’ils ont décelée pour mener une attaque frontale contre le gouvernement et plus particulièrement le ministre de l’Éducation nationale.
Le différend qui oppose le CSV à Claude Meisch ne date pas d’hier. Lors de la campagne électorale de 2009, l’ancien président du DP avait malmené l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker. Ensuite, Claude Meisch a été parmi les fers de lance de l’affaire du SREL, qui a finalement écarté les chrétiens-sociaux du pouvoir.
Tout cela a certainement joué un rôle dans un coin de la tête du CSV ces derniers jours. Mais il est grand temps de siffler la fin de cette bagarre de cour de récréation pour élucider les questions de fond que posent l’affaire SchoolLeaks.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)