Le feu vert au retour des salariés et des clients dans l’ensemble du centre commercial ne sera donné qu’après le passage de la commission de sécurité prévu ce vendredi à 15h30. Mais l’hypermarché se prépare à la reprise.
Des chariots laissés dans les allées, des produits en rayon, mais d’une fraîcheur toute relative pour certains. « On a vraiment trouvé le magasin comme on l’avait quitté », raconte une salariée d’Auchan Semécourt, après ses premiers pas, mercredi, dans l’hypermarché déserté précipitamment le 21 avril. Comme un navire en perdition.
Loin d’avoir coulé, l’hypermarché, paralysé par un incident technique au sein de la charpente, est en passe de rouvrir. Dès samedi, si tout va bien. « Je ne préjuge pas de ce que dira la commission de sécurité […]. Sa décision (ndlr : attendue après son passage ce vendredi à 15h30) est souveraine », estime le directeur d’Auchan, Éric Hassan.
Les spécialistes poseront un regard attentif à la cathédrale de tubes posés entre sol et plafond. « Nous ne sommes pas en appui, mais en sécurisation. On n’exerce pas de pression » pour soutenir la charpente après l’envie de fuguer d’une solive en béton. « Je suis dans le magasin depuis qu’on a fermé et je n’ai pas de souci (de sécurité, ndlr). Je pourrais mettre mon bureau en dessous », assure-t-il.
23 tonnes jetées 22 tonnes données
Une illustration du niveau de confiance placé par Éric Hassan dans les travaux de consolidation menés sur les conseils d’experts. « Nous nous sommes donné toutes les chances de rouvrir dans les meilleures conditions », ajoute le directeur qui, le jour de la fermeture précipitée, envisageait déjà le moment en déclarant alors : « Nous ne prendrons aucun risque. »
Le magasin se prépare déjà à l’éventualité d’un feu vert à sa reprise d’activité. Rappelés selon les besoins, des salariés sont attelés depuis mercredi à la remise en état de l’espace. Un travail de Romain. « On a jeté 23 t de marchandises et on en a donné 22 t. » Dans le cas où les chiffres ne seraient pas éloquents, Éric Hassan traduit en camions. Soit l’équivalent de deux semi-remorques dirigés vers la poubelle et deux autres vers la Banque alimentaire, les Restos du Cœur et Emmaüs.
« Dès le début, on s’est demandé ce que l’on pouvait donner et comment le faire. » Pas si évident que cela, parce que les bénéficiaires ne sont pas équipés pour recevoir si soudainement 6 t de crémerie, 1,5 t de produits traiteurs et 12 t de fruits et légumes. Tout a été absorbé.
La démarque (le tri de ce qu’il a fallu retirer) a laissé des rayons vides. « On a réussi à sauver des noix, des pommes et des oignons », détaille Éric Hassan. Des camions roulent pour livrer de quoi élargir le choix et rétablir l’offre au niveau habituel.
Même chose dans les autres rayons frais, où il a fallu faire le vide. « Douze jours à l’air libre, ça ne le fait pas. » Ni pour la charcuterie, ni la boucherie ou encore le poisson, qui promettait de puissantes fragrances. En réalité, « la glace a fondu et il s’est desséché » dans une atmosphère tombée à 12° après l’arrêt des chaudières à gaz.
« Vider un magasin, ça ne se produit pas souvent. On sait ce que l’on doit faire, on s’entraîne à des exercices d’évacuation. Fermer 15 jours est un scénario auquel on ne pense pas. »
Samedi, il ne restera plus de traces de cet épisode inédit.