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Sélection nationale – Ça vaut mieux qu’une conférence de presse ratée


Les hommes de Luc Holtz, si virulents en de leur non-match en Slovaquie sur le terrain. conférence d’avant-match envers la presse, se sont rachetés face aux Turcs. Et c’est bien ça qui compte.

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Mario Mutsch, félicité par Jans, Payal et ses autres coéquipiers. (Photo : Julien Garroy)

Allez savoir pourquoi, on s’était levé hier matin avec l’envie de dire du mal du Luxembourg face aux Turcs. Juste comme ça. L’envie bête et méchante de faire comprendre à ces gaillards que l’amour ne se proclame pas mais qu’il se mérite – même si le nôtre leur est déjà acquis depuis longtemps, depuis qu’ils ont décidé de jouer au foot, et qu’ils ont le culot d’en douter. Il y avait le besoin de leur faire comprendre que la sortie médiatique de la veille en conférence de presse sur le mode « nous contre le reste du monde » les dessert plus qu’autre chose.

Et puis, comme d’hab, on a été rattrapé par la réalité du terrain, par les duels regagnés, par cette équipe qui remarque enfin après 5 h 46 sans inscrire le moindre but en rencontre internationale, par la hargne d’un Tom Schnell, par l’investissement d’un Mario Mutsch, par le retour réussi de Payal comme titulaire, par le baptême du feu réussi de Malget à gauche, par la justesse des prises de balle d’un Aurélien Joachim et de la distribution de la paire Philipps-Gerson…

Bref, par la réaction qu’ils nous ont proposée après le non-match absolu de Zilina. Holtz compris, puisqu’on ne peut s’empêcher de penser que cette équipe-là aurait eu plus de chances de s’en sortir vivante en Slovaquie. Ils nous ont exhortés, les Roud Léiwen, à ne pas tout remettre en cause pour un match raté. Comme si c’était le cas. Comme si personne n’avait prononcé les mots ces derniers mois, de «meilleure équipe que le Luxembourg ait jamais connue».

> 80 places d’écart ? Ça ne s’est pas vu

Comme si on pouvait faire semblant, aussi, d’oublier que ces derniers mois, non seulement ils ne marquent plus mais qu’en plus, leurs prestations sont moins étincelantes. Et qu’apparemment, il faudrait se retenir de le dire. Mais on ne va pas se mentir : ça a été plaisant de les voir ne pas s’enfoncer plus loin dans cette logique qui consisterait à dire que la presse et les supporters n’ont pas le droit d’être aussi exigeants qu’ils le sont envers eux-mêmes.

Il y a eu un petit moment de frayeur, celui d’avoir finalement, quand même, à dire des horreurs sur eux. Le temps pour Erding de marquer de façon impromptue alors que Joubert est trop avancé (0-1, 4e). De se dire qu’ils pouvaient avoir finalement très mal digéré le fait d’être passé pour des bad-boys alors que l’entièreté du foot luxembourgeois n’a pas compris la démarche (lire en page 22). Et puis ils ont enfin repris un match par le bon bout. C’est-à-dire avec la manière ET avec le réalisme. Mutsch, d’une frappe sublime qui enveloppe avec délice le poteau de Günok (1-1, 30e) nous a même rappelé pourquoi on avait raison, mille fois raison, de leur demander l’excellence et de ne plus se contenter de la médiocrité du passé.

Un résultat aussi probant (oui, une défaite peut l’être) contre la 56e nation mondiale, c’est-à-dire qui culmine 80 places au-dessus du «petit» Luxembourg, invite à regarder l’épiphénomène de lundi soir comme une réaction impulsive, mal pensée. Bien sûr que le Grand-Duché progresse. Bien sûr qu’il nous fait plaisir. Bien sûr que non, comme le disait de manière presque convaincue Maxime Chanot, messager des joueurs, on n’attend pas « que le Luxembourg se qualifie pour le Mondial ».

Mais puisqu’on ne peut pas s’en empêcher, terminons sur quelques petits constats comme autant de petites piques, étant donné qu’on était venu pour ça : après trois tirs seulement à Zilina, soit le pire total offensif des cinq dernières années, ils ont réussi à faire aussi mal face aux Turcs dans ce domaine malgré une bien meilleure utilisation des possessions de balle. Et puis, pour la forme, on ne peut s’empêcher de remarquer, sans que cela constitue une mise en cause du système, que le passage depuis des lustres à une seule pointe n’a pas empêché de bien jouer. Le 4-4-2 est donc un beau concept, pas une nécessité, mais peut-être est-ce aller trop loin dans la critique. Et en un jour comme celui-là…

De notre journaliste Julien Mollereau