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Luc Stoffel, un Luxembourgeois qui aide à la reconstruction du Népal


Tous deux volontaires de la Croix-Rouge luxembourgeoise, Luc Stoffel et Béatrice Winady sont aux côtésdes Népalais en pleine reconstruction de leur pays après le double séisme de 2015. (photo Croix-Rouge luxembourgeoise)

Volontaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, Luc Stoffel travaille aux côtés des Népalais, victimes d’un double séisme en 2015.

Le 25 avril 2015, le Népal est violemment frappé par un tremblement de terre d’une magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter. Puis le 12 mai, un deuxième séisme d’une magnitude 7,3 secoue une nouvelle fois le pays, situé dans l’Himalaya et bordé au nord par la Chine et au sud et à l’est par l’Inde. Bilan : 9 000 morts et des dégâts matériels considérables.

Dès le 27 avril, Luc Stoffel est sur place avec une équipe ERU (Emergency Response Unit) Benelux de la Croix-Rouge. « Tout est noir, se souvient le Luxembourgeois de 52 ans, arboriste-grimpeur au Grand-Duché. Nous nous mettons très vite au travail pour faire une évaluation rapide et s’occuper de la distribution des kits de premières nécessités. » Cette phase d’urgence, qui est complétée entre autres par des équipes de logistique ou encore sanitaires et eaux, sera prolongée à plusieurs reprises et durera jusqu’en septembre 2015. « La géographie du Népal est difficile, rappelle Luc Stoffel. C’est pour cela que le travail d’évaluation a été compliqué. Mais les gens restent sereins et calmes. Le Népal est un pays de catastrophes naturelles. Il y a environ 1 000 personnes qui meurent chaque année à cause d’un éboulement, d’un feu ou d’une inondation. »

«Coordonner et soutenir les efforts»

À partir de septembre, la reconstruction commence. « Entre 2011 et 2013, nous avions reconstruit 60 maisons selon des méthodes parasismiques et aucune n’a été fissurée lors des deux séismes de 2015, avance Luc Stoffel. Le Luxembourg a une expertise reconnue. Et notre expérience a été intégrée dans les guides pratiques pour la reconstruction. » La Croix-Rouge luxembourgeoise, soutenue par celle de Monaco et celle du Lichtenstein, est affectée au district de Dhading (il y a 75 districts en tout au Népal et 14 sont encore touchés aujourd’hui), situé à l’ouest de Katmandou. Elle travaille en étroite collaboration avec les sociétés sur place. « Comme l’a dit Gandhi : Si c’est pour faire les choses pour moi sans moi, il ne vaut mieux pas les faire », cite le volontaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, rentré du Népal il y a une semaine après une mission d’évaluation d’une dizaine de jours. « Nous sommes là pour coordonner et soutenir le travail et les efforts des Népalais. »

Les résultats sont là : trois postes sanitaires, un dispensaire, trois écoles secondaires (pouvant accueillir au total 1 400 élèves) ont été construites; 60 maçons et menuisiers ont été formés en technique de construction parasismique; 400 ménages bénéficient désormais de 27 points d’eau communautaires; 81 hectares sont désormais irrigués avec des canaux d’irrigation reconstruit au profit de 224 familles; 10 102 personnes sont touchées grâce à des formations aux pratiques d’hygiène, d’assainissement et d’hygiène de l’eau; 140 personnes jouissent des activités de travail contre paiement (déblaiement, de chemins, démolition…); 91 éducateurs de premiers secours ont été formés; 66 kits d’hygiène, trousses sanitaires et instructions d’utilisation ont été diffusées dans les écoles, des postes santé et des édifices communautaires; 583 personnes ont été instruites à l’approche participative pour la sécurité du logement.

« Nous avons fait tout ça grâce aux dons des Luxembourgeois (460 000 euros) et de l’État (100 000 euros) mais aussi de la Croix-Rouge de Monaco et celle du Liechtenstein. Nous avons un budget total de 1,1 million d’euros, souligne le volontaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, qui va y retourner fin septembre. Et sur place, je reçois les sourires et les remerciements des Népalais et je les transmets ici. » Mais… Parce qu’il y a un mais… « Je ressens un peu de frustration parce que les choses ne vont pas assez vite pour de multiples raisons, estime Luc Stoffel. Et qu’il y a toujours urgence. »

Guillaume Chassaing