Plus condensé, le festival Like a Jazz Machine revient à la charge du 25 au 28 mai sur la scène de l’Opderschmelz à Dudelange.
On le sait depuis des lustres que Dudelange se pose et s’impose comme la capitale du jazz au Luxembourg. Si les orientations au cœur de sa programmation en témoignent régulièrement, Like a Jazz Machine agit comme un révélateur de tous ces efforts, piqûre de rappel annuelle significative de cette philosophie en marche. Ainsi, cette sixième édition reste identique aux précédentes – réunissant entre 300 et 400 personnes par jour – à de rares exceptions près.
La plus importante, cette année, est la réduction du rythme des concerts, ne serait-ce que pour améliorer le confort de l’auditeur. Danielle Igniti, directrice des lieux : « Parmi le public, certaines voix évoquent un festival trop intense. Peut-être qu’en effet, 4-5 lives d’affilée, ça fait beaucoup. » Du coup, «seulement» 15 groupes (pour quelque 70 musiciens) se succéderont sur l’unique scène de l’Opderschmelz, favorisant ainsi une approche horizontale voulue par les organisateurs : « C’est un atout, car tous les artistes se retrouvent au même niveau, jeunes comme célèbres. »
«Les musiciens se plaisent à revenir ici!»
Car Like a Jazz Machine ne fait pas dans le pompeux. Non, en tant que plateforme de rencontres, il nivelle les échelons, équilibre les lignes. D’un côté, on a donc une jolie vague grand-ducale (Pol Belardi’s Force, Dock in Absolute, Michel Reis Japan Quartet et Jérôme Klein, tous porteurs de nouveaux projets), qui aura là l’occasion de « défendre sa place » dans un line-up international et devant un parterre de professionnels (labels, agents…).
De l’autre, le festival convoque des stars du genre, des « légendes vivantes » même. Et quelle brochette appétissante : Carla Bley, Joachim Kühn, Erik Truffaz, Paolo Fresu, Enrico Rava, Manu Katché, Nik Bärtsch, Nguyên Lê, qui, en tant que leaders ou simples invités, vont en mettre plein les oreilles. Entre les deux, des découvertes séduisantes, portées par des artistes cherchant l’audacieux, à l’instar de Joce Minniel, Thomas de Pourquery, Shabaka Hutchings, Aki Rissanen, Yvan Paduart et Quentin Dujardin. Dans le lot, évidemment, des noms sont forcément déjà passés ces dernières années par Dudelange.
« C’est que l’on crée de vraies relations avec les musiciens, qui se plaisent à revenir ici. Et ça permet aussi de faire un point sur leur évolution. » Dernière chose non négligeable : la chaîne franco-allemande ARTE viendra y poser ses caméras le premier jour de la manifestation pour y filmer les concerts. Un nouveau et beau coup de projecteur pour ce festival aux « jazz multiples », sans frontières ni flonflons, et à taille humaine, qui se veut « antistress » et, bien évidemment, de « qualité ».
Grégory Cimatti
Du 25 au 28 mai. http://jazzmachine.lu
Le programme
25 MAI
– KLEIN. (artiste en résidence)
– Bojan Z (artiste en résidence)
– Extended Hanoi Duo Nguyên Lê & Ngô Hong Quang feat. Paolo Fresu, Mieko Miyazaki…
– The Comet is Coming
26 MAI
Aki Rissanen Trio
Carla Bley Trio
Pol Belardi’s Force
Thomas De Pourquery & Supersonic
27 MAI
– Dock in Absolute
– Joachim Kühn New Trio feat. Enrico Rava
– Nik Bärtsch’s Mobile Extended
– Erik Truffaz Quartet
28 MAI
– Michel Reis Japan Quartet
– TILT – Joce Mienniel
– Ivan Paduart & Quentin Dujardin feat. Manu Katché, Bert Joris…