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Présidentielle : dernier round télévisé avant le très ouvert « match à quatre »


Posters de campagne, le 14 avril 20174, à Houches, dans le sud-est de la France. (Photo : AFP)

À trois jours d’un premier tour virant à un imprévisible «match à quatre», les onze candidats à la présidentielle se retrouvent jeudi soir sur France 2 pour un dernier round télévisé, un quart d’heure pour chacun en direct mais séparément.

Dans une campagne à multiples rebondissements et au niveau de suspense inédit, ce sera la dernière grande fenêtre médiatique avant l’échéance de dimanche, notamment pour les quatre en position d’accéder au second tour au vu des intentions de vote: Emmanuel Macron, Marine Le Pen, et, un peu derrière, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, qui ont réduit l’écart dans la dernière ligne droite.

L’émission également diffusée sur France Inter et à la télévision par TV5Monde et franceinfo, débute à 20h00, et, à la fin, les candidats se retrouveront tous ensemble vers 22H45 pour une conclusion de 2 minutes 30 chacun, toujours en direct. Là non plus, pas de débat possible dans ce format inédit, objet de nombreuses tractations entre la chaîne publique et les équipes de campagne. «Le débat, c’est formidable, c’est les punchlines, les petites phrases, les postures», mais «trois jours avant le scrutin, ce n’est pas de ça dont les citoyens ont besoin», a défendu le directeur de l’information de France Télévisions, Michel Field. «On ne va pas aller vers la politique spectacle» mais «une forme sérieuse, cadrée, statutaire», a-t-il affirmé.

Thèmes au menu: pouvoir d’achat, chômage, international, Europe… et «une ou deux questions de précision du programme». Chaque candidat aura également «une carte blanche» sur la thématique de son choix.

Par tirage au sort, les candidats, interviewés par les journalistes David Pujadas et Léa Salamé, se succéderont ainsi: Jean-Luc Mélenchon (20H00), Nathalie Arthaud (20H15), Marine Le Pen (20H30), François Asselineau (20H45), Benoît Hamon (21H00), Nicolas Dupont-Aignan (21H15), Philippe Poutou (21H30), Emmanuel Macron (21H45), Jacques Cheminade (22H00), Jean Lassalle (22H15) et François Fillon (22H30).

«Le» moment de cristallisation

Un autre ordre de passage a été tiré au sort pour la conclusion: Mélenchon, Hamon, Fillon, Poutou, Lassalle, Cheminade, Asselineau, Dupont-Aignan, Arthaud, Macron, Le Pen. L’incertitude a longtemps plané sur l’émission, qui suit un premier débat sur TF1 avec les cinq mieux placés dans les sondages, le 20 mars, et un deuxième, le 4 avril sur BFMTV et CNews, avec tous les candidats. «Nous trouvions que la date tombait fort mal» à la veille de la fin de la campagne, a expliqué jeudi Alexis Corbière, porte-parole du candidat de La France insoumise. «On ne s’est jamais dérobés. On avait en tête d’autres initiatives», a-t-il ajouté sur LCI.

Ces trois émissions télévisées sont inédites dans l’histoire électorale française, qui se contentait depuis 1974 d’un débat avant le second tour. Celui-ci est prévu le 3 mai. Beaucoup auraient aimé garder ce jeudi soir pour leur dernier grand meeting. En effet, radios et télévisions ne pourront plus parler des déplacements électoraux à partie du vendredi minuit. «Avec au moins entre 20 à 25% d’indécis parmi les gens certains d’aller voter, ces trois derniers jours sont le moment de cristallisation pour près de 10 millions d’électeurs. Même s’il ne s’agit pas d’un débat, la moindre émission compte», en pleine «bataille du vote utile» à gauche entre Mélenchon et Macron, relève Chloé Morin, directrice de l’observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès.

Vendredi, Emmanuel Macron organise deux meetings à Rouen et Arras, et peut-être un troisième. Jean-Luc Mélenchon participe à Paris à des «apéros insoumis», auxquels doit prendre part le leader de la gauche radicale espagnole, Pablo Iglesias (Podemos). François Fillon a prévu une «randonnée» à Chamonix, un rassemblement avec une trentaine d’élus qu’il souhaite «sportif et convivial». Marine Le Pen garde encore le mystère sur ses dernières heures de campagne.

François Hollande, qui poursuit ses déplacements à quelques semaines de son départ de l’Élysée, a lui assuré jeudi depuis le Lot qu’il laissait à son successeur «un pays en bien meilleur état que celui qu'(il a) trouvé» en 2012, exhortant le gagnant du 7 mai à ne pas «démolir» son héritage.

Le Quotidien/AFP