Le géant japonais Toshiba, emporté par les déboires de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, a fait état mardi de lourdes pertes et prévenu que sa survie était en jeu.
Après avoir obtenu deux délais exceptionnels pour publier ses résultats financiers, le conglomérat industriel japonais a rendu sa copie, et elle révèle l’ampleur des défis auxquels il est confronté : la perte nette s’est élevée à 532,5 milliards de yens (4,5 milliards d’euros) sur les neuf premiers mois de son exercice 2016/17 (avril à décembre 2016). La faute aux mauvais calculs de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, confrontée à une explosion des coûts de ses projets. Et d’autres charges sont à redouter, a souligné le groupe.
De ce fait, « il existe des événements et circonstances qui pourraient remettre en question les conditions d’une continuation de nos activités », écrit-il. Toshiba a en outre été incapable de faire approuver ces chiffres par ses commissaires aux comptes, nouvelle tache sur sa réputation après un précédent scandale révélé en 2015. Ceux-ci doutent en effet des conclusions de l’enquête interne menée sur des irrégularités au sein de Westinghouse, où des dirigeants ont exercé des pressions pour minimiser des pertes. Le problème pourrait remonter selon eux à plusieurs années, ce qui pourrait remettre en cause les résultats passés.
Dans ce fiasco, Toshiba, grand nom de la Japan Inc aux 188 000 employés et au chiffre d’affaires de près de 50 milliards d’euros l’an dernier, s’active tous azimuts pour redresser sa désastreuse situation financière et éviter une humiliante radiation de la Bourse de Tokyo.
Le Quotidien/AFP