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EDF rejette une fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim


La demande d'abrogation de l'autorisation de l'exploitation de la plus vieille centrale nucléaire française a été rejetée, selon les syndicats présents au siège parisien d'EDF. (photo AFP)

La centrale nucléaire de Fessenheim, la doyenne du parc français, ne fermera pas tout de suite. C’est la décision prise jeudi après-midi par l’exploitant EDF, lors d’un conseil d’administration sous haute tension à Paris.

Le conseil d’administration, convoqué à 14h30, a finalement démarré avec presque une heure de retard, selon des sources concordantes, preuve de discussions difficiles jusqu’à la dernière minute. La demande d’abrogation de l’autorisation de l’exploitation de la plus vieille centrale nucléaire française a été approuvée mais ne sera pas prise dans l’immédiat. EDF devra l’ « adresser (à l’État français) dans les six mois précédant » la mise en service de l’EPR de Flamanville prévue à l’horizon 2019.

En guise de comité d’accueil pour les administrateurs, plusieurs centaines de salariés d’EDF, et en particulier du site alsacien, s’étaient rassemblés à la mi-journée devant le siège du groupe à Paris, protégé par des barrières et des cars de police. Répondant à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFE-CGC, ils ont affiché leur opposition à cette fermeture préjudiciable selon eux à 2 000 emplois directs et indirects.

« Décision choquante et dangereuse »

Les administrateurs d’EDF devaient ainsi décider de sceller ou non le sort de Fessenheim. Une nouvelle étape, mais pas la dernière, vers la fermeture du site, promesse phare du président François Hollande. Jusqu’au dernier moment, l’incertitude régnait sur le maintien ou non du dossier à l’ordre du jour.

« EDF se fait prier pour fermer la centrale de Fessenheim, qui a largement atteint l’âge de la retraite et enchaîne les pannes. Inacceptable », a regretté dans un tweet l’association Sortir du nucléaire.

L’eurodéputé écologiste Yannick Jadot, rallié au candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon, a pour sa part qualifié cette décision de « choquante et dangereuse ». EDF « s’enfonce toujours plus dans la faillite nucléaire. Et l’État s’en lave les mains… », a-t-il tancé dans un tweet.

Le Quotidien/AFP