La Première ministre britannique Theresa May a publié jeudi une tribune dans sept quotidiens européens pour expliquer le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, une offensive de charme avant d’entrer dans le vif des négociations.
Elle a choisi les journaux irlandais The Irish Times, polonais Rzeczpospolita, suédois Dagens Nyheter, espagnol El Pais, italien La Repubblica, français Le Parisien (à lire ici) et allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung pour répéter que le Royaume-Uni quitte « l’UE, mais nous ne quittons pas l’Europe ».
« Je veux vous assurer que cette décision ne signifie en rien un rejet des valeurs qui nous sont communes en tant qu’Européens », écrit-elle, reprenant dans cette tribune l’essentiel des arguments présentés dans la lettre officielle remise mercredi au président du conseil européen Donald Tusk pour signifier le lancement de la procédure de Brexit. « Il ne s’agit pas non plus d’une tentative de faire du tort à l’Union européenne », ajoute-t-elle, assurant qu’au contraire, le Royaume-Uni « veut que l’Union européenne réussisse et prospère ».
Opération séduction
« Nous voulons rester des partenaires et alliés solides de la France et de tous nos amis du continent », assure-t-elle dans Le Parisien, déclinant à chaque pays cette assurance de fidélité. Dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, elle salue « la voix forte » avec laquelle l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont très souvent parlé sur la scène internationale, notamment pour « l’intégrité et la souveraineté territoriale de l’Ukraine » ou « pour l’aide à des millions de gens en détresse en Syrie ». « Nous savons combien ce partenariat et cette amitié durables entre nos deux pays sont appréciables », assure-t-elle. Une amitié qu’elle souligne également dans La Repubblica entre le Royaume-Uni et l’Italie, rappelant les 600 000 Italiens qui vivent en Grande-Bretagne et la collaboration entre les deux pays « sur de nombreux sujets d’actualité de notre époque, de la lutte contre Daech à la gestion de la crise migratoire en Méditerranée ».
Elle insiste également sur les relations économiques bilatérales privilégiées, rappelant par exemple que 400 000 Britanniques travaillent pour des entreprises allemandes et 250 000 Allemands pour des entreprises britanniques. Theresa May présente son souhait de sceller « un partenariat étroit et spécial avec l’ensemble de l’Union européenne » car « cela répond aux intérêts du Royaume-Uni, de la France, de l’Union européenne et du monde entier », assure-t-elle dans la version française de sa tribune. « La mise en place de barrières commerciales inutiles serait contraire à nos intérêts communs », met-elle en garde.
Elle évoque également la nécessité « d’une coopération sécuritaire la plus étroite possible », assurant qu’Européens et Britanniques sont « confrontés aux mêmes menaces mondiales du terrorisme et de l’extrémisme ». La Première ministre affirme enfin vouloir « garantir les droits des citoyens de l’Union européenne vivant au Royaume-Uni et ceux des citoyens britanniques vivant dans les autres États membres le plus rapidement possible ».
Le Quotidien/AFP