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L’hépatite C a du mauvais sang à se faire


Un nouveau traitement de l’hépatite C est disponible depuis quelques mois et c’est la révolution pour les médecins, mais surtout les patients. L’objectif est d’éradiquer complètement le virus d’ici à 2030.

C’est un « virage à 360° » indiquent les médecins qui traitent les patients atteints d’hépatite C. Le virus qui touche 0,5 à 1% de la population au Luxembourg était associé jusque là avec un traitement lourd et peu efficace. Le nouveau traitement donne un espoir d’éradiquer pour de bon le virus.

Les personnes touchées par l’hépatite C sont traitées principalement au CHL et à la prison de Schrassig au Grand-Duché. Cela représente au total 2 750 à 5 500 patients touchés par le virus, mais tous ne sont pas au courant de leur statut. L’hépatite C se développe lentement, très lentement. Il faut environ 20 ans pour qu’une cirrhose se déclare suite à l’infection du virus. Si environ 25% des personnes infectées s’en sortent avec une hépatite aigüe, la très grande majorité – soit 85% – développe une hépatite chronique.

Les chiffres sont d’ailleurs éloquents puisque depuis que les chiffres existent au Luxembourg sur le virus, soit 1990, 256 hommes et 93 femmes porteurs de l’hépatite C sont morts. Si les médecins ne peuvent prouver que c’est le virus qui les a tués, avec une moyenne d’âge de 49 ans pour les hommes et 54 ans pour les femmes, on peut dire que les porteurs du virus n’ont pas fait de vieux os.

Il faut rappeler que l’hépatite C se transmet principalement par le sang, mais aussi et plus rarement par voie sexuelle.

Pour le Dr Thérèse Staub, chef du service maladies infectieuses au CHL, l’hépatite C touche une population bien particulière : « C’est une maladie fréquente mais qui ne touche pas la population générale puisque ce sont principalement les toxicomanes qui en sont les victimes. On estime qu’au Luxembourg 70% des toxicomanes sont porteur du virus, c’est souvent quand ils sont inexpérimentés qu’ils contractent le virus. Ils demandent de l’aide à quelqu’un qui peut alors aller jusqu’à prêter sa seringue… Une injection suffit. »

Audrey Somnard

Article à lire en intégralité dans l’édition papier du Quotidien de ce mercredi.