Comme son parti frère luxembourgeois, le LSAP, le SPD, le Parti social-démocrate allemand, se trouvait jusqu’il y a peu de temps à un niveau historiquement bas dans les sondages électoraux. Les camarades allemands semblent avoir trouvé un remède miracle pour relever les pronostics dans la personne d’un candidat crédible pour les masses laborieuses. Les élections ne se gagnent pas en briguant seulement les votes du prolétariat! Mais depuis des décennies, des dirigeants du PS indigène méprisent la classe ouvrière. Pas plus tard que le jour de la séance académique commémorant le 100e anniversaire des syndicats libres aux Luxembourg, dans la grande salle de l’université d’Esch-Belval, le journal phare du syndicalisme grand-ducal publiait dans son supplément l’article savant d’un ancien leader socialiste (ancien député européen et ministre). Ce has been s’obstine à clamer que la plus grande erreur du Parti ouvrier socialiste est son orientation ouvrière, en particulier le «A» dans Lëtzebuerger Sozialistesch Aarbechterpartei.
Revirement? Ce week-end, le congrès extraordinaire du SPD allemand a désigné un nouveau président et candidat tête de liste. Martin Schulz a chaleureusement salué dans l’audience, pour la première fois, l’ensemble des présidents des syndicats allemands. L’orientation vers une nouvelle politique sociale, le rejet de toute précarisation de l’emploi que Schulz semble préconiser sont la seule réponse à opposer à la perte de légitimité de la politique élitiste et néo-libérale. Au lieu de préconiser la sortie des idéologies, il conviendra de se retourner vers la reconstruction de l’idéologie de la valeur du travail.
Jean Rhein