L’Allemagne a appelé l’Union européenne à soutenir ses aciéristes soupçonnés de pratiques de dumping aux Etats-Unis, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères.
Le département américain du Commerce a entamé des procédures de dumping contre plusieurs entreprises étrangères, y compris deux allemandes, les soupçonnant de pratiquer une concurrence déloyale sur les prix vis-à-vis de leurs concurrents américains, selon Berlin.
Les producteurs allemands, Salzgitter et Dillinger Hüttenwerke, « ne craignent pas une concurrence juste », a déclaré le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel dans une lettre à la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, exhortant Bruxelles à s’assurer que les Etats-Unis respecteront les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) quand ils rendront leur verdict dans cette affaire.
Berlin semble redouter que les Etats-Unis ne veuillent désavantager les entreprises étrangères, en employant « des méthodes contraires aux règles de l’OMC » pour aider leurs propres producteurs.
« Les concurrents américains espèrent peut être que le nouveau gouvernement des Etats-Unis est prêt à autoriser une concurrence déloyale sur les prix, même si cela va à l’encontre du droit international », écrit le ministre, ajoutant: « Les Européens ne peuvent pas accepter cela. »
S’ils sont reconnus coupables, les producteurs d’acier européens « devront payer des tarifs plus élevés aux Etats-Unis » et subiront « des désavantages massifs au niveau de la concurrence internationale », estime le ministère.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche Donald Trump, chantre du protectionnisme, a promis de ramener les emplois industriels aux Etats-Unis, si besoin en imposant des taxes plus élevés sur les biens importés, un projet qui va à contre-courant du consensus de ces dernières décennies sur le libre-échange.
Cette nouvelle politique s’est concrètement illustrée lors d’une réunion des grands argentiers du G20 en Allemagne le week-end dernier, où les Etats-Unis ont notamment fait retirer du communiqué final une condamnation du « protectionnisme ».
Le Quotidien / AFP