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Mondial 2022 : Vinci accusé de travail forcé au Qatar


Une ONG française a annoncé mardi le dépôt d’une plainte contre Vinci, un des géants mondiaux de la construction, qu’elle accuse de réduire « en servitude » des travailleurs migrants sur ses chantiers au Qatar en vue du Mondial 2022, ce que réfute le groupe.

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Des ouvriers sur le chantier d’un stade devant accueillir la Coupe du Monde-2022 à Doha au Qatar, le 3 octobre 2013 (Photo : AFP)

« Le groupe français, représenté par sa filiale qatari QDVC, a remporté plusieurs millions d’euros de contrats en vue de l’événement, et emploie directement et par le biais de nombreux sous-traitants de droit qatari des milliers de travailleurs sur place », explique dans un communiqué l’association Sherpa. « Les enquêtes menées sur place concluent à l’utilisation par ces entreprises de menaces diverses pour contraindre une population vulnérable à des conditions de travail et d’hébergement indignes et à une rémunération dérisoire », affirme-t-elle.

L’ONG, qui aspire à « défendre les populations victimes de crimes économiques », affirme notamment que « les passeports sont confisqués par l’entreprise ». « Les travailleurs subissent des menaces s’ils revendiquent leur droit à de meilleures conditions de travail ou de logement, s’ils désirent démissionner ou changer d’employeur », ajoute-t-elle. Contacté par l’AFP, le groupe Vinci « réfute totalement les allégations de Sherpa ». « Au Qatar, comme dans tous les pays dans lesquels Vinci intervient, le groupe respecte le droit local du travail et les droits fondamentaux », assure l’entreprise.

Tous les « collaborateurs » de la filiale qatari ont un « libre accès » à leur passeport et « les temps de travail et de repos sont strictement respectés », ajoute Vinci. Alors que Sherpa affirme avoir fait face « à de nombreux obstacles » au cours de son enquête, Vinci rétorque avoir « ouvert la porte de (ses) chantiers aux syndicats, aux ONG internationales et aux journalistes ». La plainte, pour « travail forcé », « réduction en servitude » et « recel » a été déposée au parquet de Nanterre, près de Paris, précise le quotidien français Le Parisien, qui a révélé son existence.

La directrice de Sherpa, Laetitia Liebert, espère qu’elle « obligera Vinci à respecter scrupuleusement le droit des travailleurs migrants dans les années à venir et sera un exemple pour le secteur du BTP dans son ensemble ».

AFP