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Coupe de Luxembourg de basket – L’Amicale tient enfin un trophée


Après 34 ans d’attente et à l’issue d’un match plus équilibré que ce que certains craignaient, les joueurs de Steinsel se sont logiquement imposés face à une équipe de Contern qui a pourtant donné quelques sueurs froides aux fans des Fraisiers.

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Le buzzer vient à peine de retentir. L’Amicale peut enfin faire la fête après plus de trois décennies sans décrocher le moindre titre. (Photos Julien Garroy)

Quelques minutes encore auparavant, Contern est revenu tout près. Dans les rangs de l’Amicale, on commençait à sentir une forme de panique. La fameuse peur de gagner ? Parce que même si les hommes de Ken Diederich sont désormais rompus à l’exercice des finales, il ne faut pas oublier que, jusqu’à cet ultime rendez-vous de la Coupe face à Contern, jamais cette génération de Fraisiers n’est parvenue à aller au bout d’une compétition.

Les archi-favoris, avec leur trois petites défaites depuis le début de la saison, allaient-ils céder contre le groupe de Mike Smith, à la lutte avec l’Arantia pour un maintien encore loin d’être assuré dans l’élite ?

Non ! Birenbaum puis Jones planteront bien chacun un missile longue distance pour permettre à Contern de revenir à un petit point, (55-56), puis (58-59) en tout début de quatrième quart, mais jamais, jamais, les Conternois ne passeront devant.

Personne ne peut dire ce qu’il serait advenu du sort de cette finale, si Contern avait réussi à devancer son rival, alors qu’il restait un peu plus de sept minutes sur l’horloge. Peut-être les hommes de Ken Diederich se seraient-ils écroulés, voyant resurgir de vieux démons qui font que Steinsel n’a plus soulevé le moindre trophée depuis le titre de champion en… 1981 !

Une éternité pour un club qui travaille superbement depuis des années. Qui s’appuie sur des pépites formées au club, à l’image d’Alex Laurent, qui n’a pas vraiment pesé samedi, ou, et c’est l’énorme surprise réservée par le staff des Fraisiers, un Bobby Melcher en tenue pour ce grand match : « Il a reçu le feu vert des médecins. Il va jouer », expliquait-on à quelques minutes du coup d’envoi. Alors qu’on ne pensait pas le revoir avant une éventuelle finale du championnat, le jeune arrière, très gravement blessé à la main depuis de longues semaines, a donc participé à la fête.

> Contern revenu à 1 pt ne passera pas devant

Mais, clairement en manque de rythme et de confiance, il rend une copie pratiquement vierge. Et son coach a dû à plusieurs reprises remettre un excellent Chris Schartz à la baguette pour permettre à son équipe de retrouver le fil rouge du match. Sur le parquet, pourtant, il n’y a longtemps eu qu’une seule équipe. Auteur d’un démarrage canon, avec pas moins de 25 points inscrits en à peine 3’30 » – qui a dit qu’il était difficile de marquer des points à la Coque ? – les hommes de Ken Diederich assument parfaitement leur rôle de favori.

Un rapide sondage effectué la veille du match auprès d’une bonne vingtaine de joueurs de la ligue ne fait pas de doute : tous, à une exception près, voient l’Amicale s’imposer largement. Sur le parquet, ça semble se vérifier, sous l’impulsion d’un Samy Picard forcément très remonté. Lui qui a raté la demi-finale de l’an passé en Coupe et la finale du championnat en raison d’une très grave blessure à la main. Percutant et incisif, il se charge presque à lui seul de créer un premier écart en étant à l’origine d’un cinglant 15-2 qui laisse les Conternois groggys.

Alors que l’Amicale déroule son superbe jeu collectif et parfaitement léché, avec un Christian Schartz délivreur de caviars à l’envi, en face, on est moins dans la fluidité. Mais plus dans l’efficacité, avec Hasquet, qui trouve quelques positions de tir, ou l’inévitable Chris Jones, ancien de la maison Fraisiers, véritable poison pour la défense steinseloise.

Un temps, on croit assister à un match à sens unique (22-38, 13e). Mais tout était un peu trop facile pour l’Amicale. En effet, Contern va changer de tactique, d’attitude et perturber la mécanique bien huilée de Steinsel, qui se heurte plus souvent qu’à son tour à une zone adverse assez hermétique, au sein de laquelle le grand Alain Gengler, appelé à suppléer un Nicholas Thompson gêné par les fautes et complètement hors du coup en première mi-temps, se montre particulièrement à l’aise.

L’impression visuelle est en faveur de l’Amicale. Le score aussi. Mais les dix points de différence à la pause permettent aux deux équipes d’y croire. D’autant plus que Thompson, rentré aux vestiaires avec un zéro pointé, semble avoir retrouvé son basket et son agressivité à la pause. René Wolzfeld, plutôt discret jusque-là, sortira deux actions déterminantes, une en attaque, l’autre en défense. Contern est de retour !

Tout se jouera dans les dix dernières minutes. On l’a dit, Contern reviendra à deux reprises à un point. Mais ne passera pas devant. La faute à un Billy McDaniel qui n’hésite pas à prendre ses responsabilités quand la situation le nécessite; à un John Reimold qui stoppe une action de Chris Jones; à un Samy Picard qui retrouve ses sensations; à un Eric Jeitz parfait dans son rôle d’assassin longue distance à la limite des 24 secondes.

Une dernière interception conclue par le même Jeitz et Ken Diederich peut tomber dans les bras de son assistant Tom Wagner : l’Amicale décroche la Coupe. Mais se sera fait quelques belles frayeurs !

Romain Haas