Le challenger de la chancelière Angela Merkel aux législatives de septembre, Martin Schulz, a été élu dimanche à la tête du parti social-démocrate avec 100% des voix, un score unique dans l’histoire du SPD.
Alors que les médias allemands lui prédisaient un score supérieur à 90%, Martin Schulz a même dépassé le record historique de 99,71% obtenu en 1948 par Kurt Schumacher. Il a obtenu l’ensemble des 605 voix. « A partir de maintenant, le combat commence pour devenir le premier parti et conquérir la chancellerie », a déclaré, « profondément ému », l’ancien président du Parlement européen, 61 ans, à l’issu du vote des militants du SPD, réuni en congrès extraordinaire à Berlin.
Il succède au chef de la diplomatie allemande et vice-chancelier, Sigmar Gabriel, qui présidait le SPD depuis novembre 2009 mais avait renoncé à mener la campagne pour les législatives du 24 septembre au profit de Martin Schulz, beaucoup plus populaire que lui. « Je veux devenir chancelier », a encore martelé Martin Schulz, répétant sa volonté de déboulonner Mme Merkel, élue depuis 2005 et qui brigue un quatrième mandat consécutif.
Désigné en janvier candidat du SPD pour les législatives, Martin Schulz est donné au coude-à-coude avec Mme Merkel, certaines enquêtes le donnant même devant la chancelière, chose impensable il y a quelques mois, alors même que la dirigeante essuyait de multiples critiques pour sa main tendue aux réfugiés. Dimanche, il a confirmé le virage à gauche qu’il entend impulser au parti pour mieux se démarquer de la chancelière conservatrice: justice sociale, investissements dans l’éducation, égalité salariale hommes/femmes, davantage de soutien pour les chômeurs de longue durée et les salariés.
Celui qui veut amender les réformes libérales du marché du travail appliquées par l’ex-chancelier SPD Gerhard Schröder entre 2003 et 2005, absent à ce congrès, n’a en revanche pas donné les détails programmatiques attendus, renvoyant à un nouveau congrès du SPD en juin. Dans son ultime discours aux militants en tant que président, Sigmar Gabriel a loué la personnalité de M. Schulz et son parcours. « Les gens veulent maintenant un nouveau départ », a dit Sigmar Gabriel.
Le Quotidien