Qui se souvient de la publicité télévisée Roundup, avec Rex le chien ?
Petit résumé : Rex veut récupérer un os qu’il a enterré, mais une mauvaise herbe a pris racine dessus. Rex répand donc du Roundup, éradique la vilaine plante, gratte la terre et mord enfin à pleines canines dans son trésor. Trop mignon !
Slogan : « Si, comme Rex, vous détestez les mauvaises herbes dans votre jardin, voici Roundup, le premier désherbant biodégradable. Il détruit les mauvaises herbes de l’intérieur jusqu’aux racines. Et ne pollue ni la terre ni l’os de Rex. Roundup, le premier désherbant qui donne envie de désherber. »
100% biodégradable… 100% bobard plutôt. En 2009, la Cour de cassation française a en effet condamné son fabricant, Monsanto, pour « publicité mensongère ». Car seule une faible partie du pesticide se dégrade. Et le reste n’est pas fameux. Principale matière active du Roundup, le glyphosate a été classé « dangereux pour l’environnement » par les autorités européennes. Le glyphosate est un herbicide total. Il tue toutes les plantes, sauf celles qui ont été génétiquement modifiées pour y résister. Or c’est justement là le fonds de commerce de Monsanto, le leader des OGM.
Et Rex a du souci à se faire, en témoigne la décision de l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (CIRC). Le CIRC, se fondant sur des études d’exposition agricole et sur des animaux en laboratoire, a estimé, vendredi, qu’il existait désormais assez de preuves pour classer le glyphosate comme « cancérogène probable chez l’homme ».
Si cela ne suffisait pas, une récente étude américaine a conclu que le glyphosate était le facteur le plus important de l’épidémie d’intolérance au gluten, à cause de l’usage du pesticide sur de nombreuses plantes céréalières.
Certains pays ont déjà interdit le Roundup, mais au Luxembourg, le bidon aux couleurs champêtres est toujours autorisé. Et si le nombre des communes qui ont banni les pesticides augmente, dans les jardins privés, certaines habitudes sont comme les mauvaises herbes, tenaces : pulvériser un pesticide est tellement facile… Il est peut-être temps de faire un grand ménage de printemps.
Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)