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L’afflux de demandeurs d’asile se poursuit au Luxembourg


(Illustration : Isabella Finzi)

Le ministre Jean Asselborn a livré, vendredi, un bilan plutôt exhaustif des chiffres de l’immigration et de l’asile. Ils restent importants, mais les procédures s’accélèrent et les dossiers traités font un bond.

Avec un service de l’immigration renforcé en personnel, les résultats se font ressentir. Les demandes traitées ont été plus nombreuses pour les demandeurs de protection internationale, autour des 2 000, alors que le pays accueillait l’an dernier 15 000 nouveaux immigrés au total.

Une litanie de chiffres. Le bilan 2016 du ministère des Affaires étrangère et de l’Immigration se résume en premier lieu à une longue énumération du nombre de demandeurs d’asile. Des chiffres qui reflètent la tendance décrite par le ministre Jean Asselborn vendredi matin. L’année 2016 a vu 2 035 demandeurs défiler au service Réfugiés de la direction de l’Immigration, une légère baisse par rapport à l’année précédente (2 447) mais qui traduit une tendance très à la hausse en comparaison avec 2014 et ses 1 091 demandes enregistrées.

Si la Syrie reste le premier pays d’origine avec 14,2 % du total des demandeurs, l’Irak n’est plus second dans ce tragique classement, comme ce fut le cas en 2015. Les pays des Balkans représentent 35 % du total des demandes, dont un fort contingent en provenance d’Albanie et du Kosovo.

En revanche, la courbe fait un bond au chapitre des décisions prises. L’année dernière, la direction de l’Immigration a scellé le sort de 2 319 demandeurs d’asile, soit le double quasiment par rapport à 2015 sous l’effet des procédures accélérées et surtout du renforcement du service en termes de moyens humains.

Le nombre de demandeurs ayant accédé au statut de réfugié culmine. En 2016, quelque 760 personnes fuyant les conflits l’ont obtenu contre 200 seulement l’année précédente. Les Syriens sont les premiers bénéficiaires de ce statut, eux qui sont arrivés en masse à l’automne 2015.

Ces chiffres comprennent les personnes arrivées au Luxembourg dans le cadre du programme européen de relocalisation depuis l’Italie et la Grèce. Le Luxembourg, qui avait été le premier État membre à relocaliser un groupe de 30 personnes d’origine syrienne et irakienne en novembre 2015, a poursuivi dans cette voie en accueillant l’année dernière 106 personnes venant de Grèce et 61 venues d’Italie. Même si ces réfugiés ont été présélectionnés, ils doivent néanmoins suivre la procédure normale de protection internationale.

15 000 citoyens de l’UE

À côté des demandeurs de protection internationale, il y a les citoyens de l’Union européenne qui immigrent au Luxembourg et qui ne connaissent pas les déboires des ressortissants des pays tiers grâce à la libre circulation des personnes. En 2016, le service Étrangers de la direction de l’Immigration a traité près de 14 990 attestations d’enregistrement de citoyens de l’UE et pays assimilés. Le Portugal et la France restent en tête des pays d’origine.

Le bilan évoque également les regroupements familiaux pour cette catégorie qui englobe aussi les citoyens luxembourgeois. En 2016, la direction de l’Immigration a délivré 1 500 cartes de séjour au titre du regroupement familial. Mais ici, les principaux pays de provenance de ces personnes sont le Brésil, le Cap- Vert et le Monténégro.

Mais le Luxembourg ne fait pas qu’accueillir, il expédie aussi. Moins qu’en 2015, il faut le constater. Le nombre de ressortissants de pays tiers qui sont retournés chez eux a été de 569 contre 793 en 2015 et toujours une grande majorité de retours volontaires.

Pour les demandeurs en provenance des pays des Balkans, pas d’aide à la réintégration comme c’est le cas pour les autres demandeurs en matière de retour volontaire. Toutefois, la direction de l’Immigration leur paye le bus de retour. En 2016, 208 personnes ont bénéficié de ce dispositif.

De son côté, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, a rappelé que l’Office luxembourgeois d’accueil et d’intégration (OLAI) était toujours confronté au problème des réfugiés ayant acquis le statut qui continuent d’occuper les foyers d’hébergement faute de pouvoir trouver à se loger autrement. Ils sont 800 en quête d’un logement pas cher et ils ne sont pas les seuls.

En attendant, les foyers gérés par l’OLAI s’équipent d’une cuisine afin de calmer les plaintes sur la qualité des repas servis.

Geneviève Montaigu