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Le port de Metz affiche une ambition XXL


La Société des ports de Moselle (SDPM) est une filiale de la CCI de Moselle. "Elle est le fer de lance d’une dynamique ambitieuse, indique son président, Henri Hasser. Et ce grâce à un maillage autoroutier dense, une connexion ferroviaire directe avec Woippy, première gare de triage française, et par la proximité des ports européens, tels Anvers, Rotterdam ou Dunkerque." (Photo : RL)

En septembre, le port de Metz fêtera ses 50 ans. Mercredi, c’était le moment de s’offrir un joli cadeau un peu en avance : deux grues élévatrice flambant neuves. De quoi aider au développement du site.

Ici, se trouve un point de convergence des grands axes de circulation Nord-Sud et Est-Ouest. Un croisement de tous les flux : l’eau, le fer, la route… » Hier matin, sous un soleil printanier, Henri Hasser, président de la Société des ports de Moselle, avait le sourire. Déjà parce que le port de Metz accueillait l’arrivée de deux nouveaux engins (nos photos). Mais aussi parce qu’« aujourd’hui, on ose la multimodalité ».

Le multimodal, ça marche ?

Oui. Le Multi Modal Shuttle (filiale de la DDPM) est en pleine expansion. Henri Hasser rappelle : « 13 M€ ont été investis il y a deux ans – par l’État, l’Europe ( Feder ), la Région, le Département, VNF (Voies navigables de France), la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Moselle, Metz-Métropole et la Ville de Metz –, pour agrandir les installations. » Le port développe ainsi sa plateforme logistique, « qui est un outil essentiel à l’accroissement économique de notre région ». Concrètement, des connexions fluviales, ferroviaires et routières sont assurées, entre une et deux fois par semaine, avec de nombreuses villes de France et d’Europe.

Dans le port, transitent chaque année des milliers de tonnes de marchandises (nourriture, produits manufacturés, matériel électronique… ). En 2014, près de 3 500 conteneurs de 38 m³ environ (nommés EVP, pour Équivalents vingt pieds) sont passés par Metz. Ils étaient 16 500 l’an dernier. Cette année, l’objectif est d’atteindre les 30 000. « C’est un flux que nous sommes capables d’absorber », assure Jacques Kopff, directeur de la Société des ports de Moselle.

Et les céréales ?

Metz est le premier port céréalier fluvial de France. Plus de 4 millions de tonnes y transitent chaque année. « En 2016, c’était un peu moins (3,8 Mt), mais pas de notre fait. C’est simplement que la récolte a été moins importante. » De l’A 31, les automobilistes peuvent apercevoir les immenses silos des quatre grandes coopératives (EMC2, Invivo, Lorca et Soufflet). « Elles ont une capacité de stockage de 600 000 t. »

De nouvelles activités ?

Le port de Metz propose d’ores et déjà de nombreux services, comme, entre autres, la manutention de colis lourds, le pré et post-acheminement, le stockage, la préparation de commande… « Nous faisons également, à petite échelle, l’empotage et le dépotage de conteneurs. Nous voudrions augmenter cette activité et construire un entrepôt « sous-douane », qui permettrait à des importateurs de stocker de la marchandise sans avoir besoin de s’acquitter immédiatement d’une taxe douanière », indique Jacques Kopff. Il pourrait être construit à l’horizon 2018, sur une partie des quatre hectares encore disponibles.

Le port, qui travaille avec une quinzaine de sociétés (dont Ikea, Malteurop, Luxport, ou encore Portmann), est également prêt à accueillir de nouvelles entreprises.

Et côté écologie ?

Henri Hasser et Jacques Kopff sont formels : le multimodal, c’est écolo. « Il permet de réduire considérablement les grandes diagonales à travers l’Europe. les camions ne devraient plus servir, à terme, qu’à effectuer les tout derniers kilomètres. » Didier Dieudonné, directeur de VNF pour la région Nord-Est, est bien d’accord : « La Moselle offre 130 km de voies navigables de grand gabarit. Aujourd’hui, certaines péniches mesurent jusqu’à 135 m et permettent de transporter jusqu’à 4 000 t de produit chacune, soit l’équivalent de 140 camions. » Reste à mobiliser les entrepreneurs qui ne seraient pas encore convaincus.

Sandra Crané (Le Républicain Lorrain)