Selon la Süddeutsche Zeitung, le directeur de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), Claude Marx, aurait bel et bien été très impliqué dans les activités financières offshore révélées par les Panama Papers.
L’ancien banquier avait déjà été cité comme ayant été impliqué dans de telles activités offshore par le quotidien belge Le Soir en avril 2016. Ces e-mails viennent ajouter d’autres preuves.
À la tête du gendarme financier de la Place luxembourgeoise depuis début 2016, Claude Marx aurait joué un rôle particulièrement actif dans la création de sociétés offshore. Lorsqu’il officiait comme banquier pour HSBC à Luxembourg, il aurait été en contact direct et régulier avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca entre 1996 et 2010, et se serait occupé « de l’achat, de l’entretien, du paiement et de la liquidation » de telles sociétés offshore pour le compte de clients de la banque britannique. C’est ce que prouveraient des e-mails que s’est procurés la Süddeutsche Zeitung.
Jusqu’ici, Claude Marx avait contesté toute implication dans les activités offshore durant ses dix-sept années chez HSBC. «Non, la banque (HSBC, ndlr) n’a jamais offert de services de fiducie, fondé de sièges d’entreprise ou mis à disposition des membres de conseils d’administration», avait-il déclaré au Lëtzebuerger Land en avril 2016, trois semaines après les révélations des Panama Papers.
Le patron de la CSSF aurait au final fondé ou géré 140 sociétés offshore chez Mossack Fonseca. Selon les e-mails récupérés par la Süddeutsche Zeitung, Claude Marx aurait lui-même caché les noms des propriétaires réels de ces sociétés panaméennes, en utilisant des directeurs-écrans. Il aurait été l’intermédiaire direct pour certaines sociétés offshore, des factures auraient ainsi été adressées à son nom.
Contacté par le quotidien allemand, Claude Marx a simplement répondu que ses relations avec Mossack Fonseca, lorsqu’il officiait chez HSBC, avaient été de nature strictement professionnelle. Une position qu’il a détaillée dans une déclaration écrite adressée aux médias mercredi après-midi et dont voici l’intégralité :
Depuis que j’occupe les fonctions de directeur général de la CSSF, l’autorité de surveillance a procédé à une enquête approfondie sur l’utilisation de structures off-shore par les établissements bancaires luxembourgeois. La CSSF agit de manière absolument impartiale à l’égard de toutes les banques et récuse catégoriquement toute affirmation contraire. Je soutiens pleinement les initiatives prises par le gouvernement luxembourgeois au cours des dernières années en vue d’améliorer la transparence fiscale sur la place financière luxembourgeoise. Durant ma carrière, j’ai toujours supporté de telles mesures dans les diverses fonctions que j’ai occupées dans le secteur financier. »
Le Quotidien