Arlon – Jérémy Pierson, suspect n°1 du viol et du meurtre de Béatrice Berlaimont ainsi que du viol d’une jeune femme de 23 ans, a été maintenu en détention vendredi.
Dimitri Soblet, avocat de Jérémy Pierson, vendredi, au palais de justice d’Arlon : « oui, mon client nie toujours les faits ». (Photo : RL/Alain Morvan)
La chambre du conseil du tribunal de première instance d’Arlon a maintenu, vendredi, Jérémy Pierson en détention, pour une durée d’un mois. Suspect n° 1 dans les affaires du viol et du meurtre de Béatrice Berlaimont, retrouvée morte le 1er décembre pieds et poings liés dans une sapinière, et du viol d’une automobiliste de 23 ans, le 4 décembre, l’Arlonais de 26 ans est arrivé au palais de justice du chef-lieu de la province de Luxembourg peu après 14h. Le fourgon de l’administration pénitentiaire s’est rapidement engouffré dans le tribunal sans que la vingtaine de médias présents ne puisse entrevoir celui qui a ramené le sud de la Walonnie dans les années noires du pédophile Marc Dutroux.
Interrogé au sortir de la comparution de Jérémy Pierson, vers 16h, son avocat, Me Dimitri Soblet, a confirmé qu’il niait toujours les faits. « Oui, même si le juge d’instruction a détaillé les lourds éléments à charge qui pèsent sur M. Pierson. Mais je ne peux pas vous en parler. Ces éléments sont soumis au secret de la procédure […] Nous n’avons développé aucun argument ni contre les mandats d’arrêt ni contre leur prolongation ».
L’avocat a refusé d’en dire plus sur l’état d’esprit de son client. « Je ne me vois pas le faire, alors que je défends tous les jours des victimes dans des dossiers criminels ». Son client est incarcéré dans une cellule individuelle de la prison d’Arlon pour éviter les représailles des autres détenus et l’administration lui applique les consignes de prévention en matière de suicide. Pour éviter qu’il ne mette fin à ses jours, Jérémy Pierson est contrôlé toutes les 7 minutes et demie, de jour comme de nuit.
Jour après jour, le portrait du jeune délinquant, plutôt banal, soupçonné d’être devenu un redoutable criminel, s’affine au gré des témoignages de ses proches. Nos confrères de La Dernière Heure ont recueilli jeudi celui de sa compagne, Leticia, qui est également la mère de leur fils de 2 ans. « Il était vraiment bizarre [ces trois dernières semaines] et, surtout, il s’absentait régulièrement, des nuits entières. Il lui est même arrivé de partir deux jours de suite sans donner de nouvelles ». « Elle n’arrêtait pas de lui envoyer des messages, convaincue qu’il avait une maîtresse […] Elle se demande s’il n’allait pas, en réalité, donner à manger à la petite !, racontent des amis de la jeune femme.
> Où est la cache ?
La petite famille vivait sans faire de bruit au 26 rue Netzer, un domicile situé en face du commissariat de la ville que la police judiciaire a longuement inspecté mardi, jour de l’arrestation de Jérémy Pierson.
Aucune trace du passage de Béatrice Berlaimont n’aurait été relevée à cette adresse. Comme lors de la traque de Marc Dutroux au milieu des années 90, la justice cherche à remplir les blancs dans l’emploi du temps du suspect depuis la disparition de l’adolescente sur le chemin de l’école le 21 novembre et la découverte de son cadavre dix jours plus tard. Les policiers sont ainsi toujours en quête de la cache où la victime a pu être retenue plusieurs jours.
Des fouilles étaient en cours jeudi dans un immeuble d’une rue adjacente à la rue de Schoppach, où est domiciliée la mère de Béatrice. Comme dans le cas du pédophile le plus haï de Belgique, les enquêteurs sont également sur la piste d’éventuels complices de Jérémy Pierson. Nos confrères de L’Essentiel ont revélé hier que la PJ belge s’intéressait de près à une Alfa Roméo rouge qui aurait provoqué une course poursuite avec la police au Grand-Duché la veille de l’arrestation de Jérémy Pierson. Bref, la Walonnie replonge dans les heures les plus sombres de son histoire criminelle récente.
Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)