Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un week-end tout ce qu’il y a de plus bateau pour le top 3 : trois succès, aucun but encaissé et un écart qui se creuse encore avec la populace. Normal.
Quatorze ! C’est le nombre de points d’avance que compte le Fola, actuel 3e de DN, sur son plus proche poursuivant, le Progrès Niederkorn, leader de l’autre championnat, celui d’en bas.
Il y a un truc qui cloche quand même : parmi les onze autres clubs de DN, seulement deux présentent un goal-average positif. Le Progrès en est à +7 et Pétange à +4. Tous les autres, même ceux qui croisent dans la première partie de tableau, Strassen (5e, -7) et la Jeunesse (7e, -2), ont pris plus de buts qu’ils n’en ont marqué. C’est un symptôme qu’on ne rencontre que dans une certaine catégorie de championnats : ceux ou trois à quatre clubs sont tellement au-dessus de la mêlée que les autres ne ramassent plus que les miettes (et des tôles quand ils affrontent les grands). Exemples : l’Eintracht Francfort, 6e de la Bundesliga du Bayern et Dortmund (plus Leipzig)… avec un goal-average de -1. Dans les alentours, il y a aussi 13 points d’écart entre Nice et Lyon côté français, après 29 journées. Et il y en a 17 entre le PSV et Utrecht aux Pays-Bas après 26 journées.
Autant dire qu’en 18 toutes petites journées, nos monstres à nous font encore bien mieux à leur échelle.
Bref, la domination du trio infernal F91 – Differdange – Fola est devenue tellement outrancière qu’être 4e et donc européen (puisque personne n’imagine qu’un de ces trois-là ne gagne pas aussi la Coupe, fin mai, faisant de la 4e place un lot de consolation pour largué méritant), ne nécessite même plus d’être brillant. Être médiocre suffit amplement.
2% de chances de gagner un match contre eux
Voilà quatre saisons déjà que le top 3 n’a plus changé. Voilà quatre saisons aussi que chaque été, seuls trois clubs ont l’assurance de ramasser le pactole européen. Ce n’est pas tant que ces trois-là prennent l’argent qui est gênant (leurs ressources n’ont pas attendu que l’UEFA vienne alimenter la cagnotte, d’autant qu’ils touchent aussi un peu d’argent frais en fonction de l’utilisation que fait Luc Holtz de leurs internationaux, soit plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros par saison) que le fait que les autres, justement, n’en touchent pas : l’écart, lentement, irrémédiablement, continue ainsi de se creuser. C’est ce que craignaient la FLF et Paul Philipp la dernière fois qu’il a officiellement évoqué le problème de la répartition des dotations.
Depuis début août, une seule équipe est parvenue à battre un membre du top 3 : la Jeunesse. Contre Differdange (1-0), il y a deux semaines. Et il a fallu accepter de s’humilier pour ça : jouer plus d’une heure replié dans son camp, comme une banale équipe de Promotion disputerait un match de Coupe face à l’un de ces monstres. La veille, Mondorf, actuellement 8e, avait fait exactement la même chose pour accrocher le F91 (1-1).
Mais le bilan du reste de la DN contre le top 3 commence à devenir plus qu’inquiétant : cette saison, sur 51 rencontres ayant opposé les onze «autres» clubs au fameux trio, le F91, Differdange et le Fola en ont fini 50 sans perdre. Inscrivant une moyenne de 2,6 buts, en encaissant 0,7 mais c’est presque anecdotique car à l’heure actuelle, si vous n’êtes pas sur le podium et que vous affrontez un des cadors, vous avez statistiquement 2% de chances de l’emporter. Et 22% de prendre un point. Autant dire qu’il faut une sacrée motivation pour se lancer dans ce genre de rencontre. Samedi, Canach se déplacera au Fola en croisant les doigts, le RFCU en osant sûrement pas trop y croire du côté du stade Jos-Nosbaum et Hamm à Differdange sans Eurico ni Bertino, suspendus.
Le vrai championnat, celui en trois sets gagnants, commencera donc en avril. Le 9 avec F91 – Differdange (21e journée) puis se poursuivra avec Fola – Differdange (23e journée). Il se clôturera le 14 mai avec F91 – Fola (25e journée). Là, on saura. Pas avant, ni après, vraisemblablement…
Julien Mollereau
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