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Les pilotes travaillant au Luxembourg sont plus exposés à l’excès de fatigue


Dirk Becker et l'ALPL ont tiré lundi la sonnette d'alarme. (Photo : Hervé Montaigu)

Selon une étude européenne, les pilotes d’avion travaillant au Luxembourg seraient le plus exposés à l’excès de fatigue.

L’Association luxembourgeoise des pilotes de ligne (ALPL) a sonné l’alerte, lundi, lors d’une conférence de presse. Se basant sur une étude européenne sur la sécurité aérienne, elle a dénoncé des risques de sécurité qui guetteraient les pilotes occupés par les compagnies aériennes installées au Luxembourg. Principal danger : l’excès de fatigue qui serait plus largement répandu chez les pilotes stationnés à l’aéroport du Findel que dans les autres pays.

L’étude a été réalisée conjointement par la London School of Economics and Politics et Eurocontrol. Sur les plus de 7 000 pilotes interrogés, 222 ont indiqué être stationnés au Luxembourg. Il s’agit donc de 33 % de l’ensemble des pilotes travaillant pour le compte de Luxair et de Cargolux, les deux compagnies aériennes nationales. L’ALPL précise que plus de 70 % des pilotes occupés au Luxembourg travaillent dans le domaine du fret aérien. Ce sont ces derniers, avec les pilotes des compagnies à bas prix, qui seraient le plus exposés à des risques de sécurité, conclut l’étude.

Un constat «très inquiétant»

Sur l’ensemble des pilotes interrogés, ils sont 58 % à indiquer qu’ils travaillent par moments en étant en excès de fatigue. Dans le domaine du fret aérien, ce taux monte à 83 %. Dans le domaine des compagnies à bas prix, ce taux est de 73 %.

Selon l’ALPL, les pilotes luxembourgeois seraient les plus exposés à l’excès de fatigue. Ce phénomène ne serait pas suffisamment pris en compte par les compagnies aériennes, ce qui inquiète l’ALPL. «Il est très inquiétant de constater que nos pilotes figurent parmi ceux qui indiquent le plus souvent voler en étant en excès de fatigue. Cela ne fait que confirmer les doléances que nous enregistrons de la part de nos membres. La pression économique à laquelle les compagnies européennes doivent faire face doit être endossée par les pilotes. Cela peut en fin de compte constituer un risque pour la sécurité», a souligné lundi matin le secrétaire général de l’ALPL, Dirk Becker.

Avant qu’il ne soit trop tard, l’ALPL appelle les autorités et les compagnies aériennes à réagir. «L’étude démontre où se trouvent les failles et quelles sont les solutions. Il urge maintenant de travailler tous ensemble sur la culture de sécurité. L’objectif doit être de trouver des solutions afin d’augmenter la sécurité aérienne», a lancé hier le capitaine Darrell Myers, président de l’ALPL.

Le Quotidien

Un commentaire

  1. Manque de pilotes chez Luxair. Gestion catastrophique des ressources humaines. Faiblesse des syndicats. La direction ferme les yeux sur ce problème de sécurité et préfère laisser les pilotes seuls devant l’appréciation de leur fatigue. La fatigue perturbe le jugement, et c’est aux pilotes « fatigués » à qui on demande de ne pas voler « fatigués » (une consigne aussi simple que « il est interdit d’interdire ») : ils ne sont pas en mesure de le faire. STOP STOP STOP