Le Rosportois Ben Vogel et le Hammois Mike Schneider ont préféré le Progrès aux autres cadors qui les courtisaient, notamment Differdange. Évidemment, Niederkorn le vit comme une petite victoire éminemment symbolique et y voit un signe de l’avancée en crédibilité de son projet.
Les dirigeants niederkornois ne le disaient jamais que de manière informelle, mais tant que les espoirs luxembourgeois les plus intéressants continueraient de privilégier les projets de clubs comme le F91, le Fola, Differdange ou la Jeunesse, c’est que la mayonnaise n’aurait pas encore assez pris.
Alors forcément, présenter dès le mois de mars Mike Schneider et Ben Vogel avait des petits airs de grand messe. Thomas Gilgemann, le directeur sportif du club, n’a d’ailleurs pas tenu à s’en cacher, pas le genre de la maison : « Il y a trois ans, Mike et Ben, on ne les aurait pas intéressés. Le Progrès était encore trop en dents de scie ». Bref, les attirer au nez et à la barbe, notamment de Differdange, qui convoitait au moins Schneider, compte comme une victoire de prestige aux yeux de tout un comité.
«Differdange me voulait aussi»
Schneider tempère involontairement : « J’étais suivi par trois autres clubs. Strassen et Pétange, ça aurait été plus ou moins la même chose qu’à Hamm. Mais Differdange me voulait aussi et je ne voulais pas aller trop trop haut d’un coup ».
Oui, vous avez compris : le Progrès profite d’un créneau inoccupé à l’heure actuelle, celui de club ambitieux qui peut encore se permettre de recruter de jeunes Luxembourgeois en leur garantissant qu’ils auront presque à coup sûr du temps de jeu. Normal puisque ces deux lascars sont le genre de joueurs « qui peuvent contribuer à nous faire passer un cap et c’est flatteur qu’ils nous aient choisis », embraye Gilgemann, pas dupe du fait qu’il reste encore plus simple de s’imposer au Progrès qu’au FCD03.
« Bien sûr que je viens aussi parce que je sais que je peux éventuellement avoir ma place », confirme Ben Vogel. « Je savais que je devais faire un pas en avant, mais je ne viens pas non plus pour garder le banc. »
L’argument massue supplémentaire s’appelle Paolo Amodio. En faisant venir Abreu, Skenderovic, Matias ou Carlson à Pétange, en les faisant grandir et en amenant la plupart en sélection, le technicien s’est offert une jolie carte de visite bien utile quand il s’agit de négocier avec des jeunes. « Oui, ça m’a intéressé ce qu’il a fait là-bas », reconnaît Vogel, soucieux de rentrer dans les plans de Luc Holtz en sélection.
Le garçon a progressé dans sa relance courte ces derniers mois du côté de Rosport. C’est ce qu’attend de lui le Progrès. De Schneider, il attend un boulot totalement différent de celui qu’il mène actuellement avec Benfica puisqu’Amodio veut le revoir à un poste de milieu de terrain offensif, que ce soit à gauche ou à droite. Le but la saison prochaine, encore une fois, sera clair : « attaquer le trio de tête », c’est ce qu’a compris Schneider.
Ils ont signé tous les deux pour trois saisons et auront donc le temps de s’approcher de cette réalité. Surtout si leur nouveau club parvient à remporter d’autres bras de fer en coulisses contre des adversaires qui, fut un temps, emportait toujours la mise…
Julien Mollereau