Le gouvernement entend lutter contre les problèmes de logement en proposant aux propriétaires un nouveau modèle de location sociale.
Le gouvernement ne rattrapera sûrement jamais le retard en matière de logement social et compte désormais sur les propriétaires privés pour pallier le manque de logements sociaux. Un nouveau modèle locatif qui pourrait bien convenir à tout le monde a été présenté jeudi par le ministre du Logement, Marc Hansen.
Se loger au Luxembourg coûte de plus en plus cher et pèse énormément sur le budget des ménages. C’est l’option de la carotte qu’a choisie le gouvernement en incitant les propriétaires à mettre à la disposition d’un organisme conventionné leur logement vide. Ils profiteraient alors d’un avantage fiscal. La gestion locative sociale constitue un instrument efficace dans la lutte contre l’exclusion sociale par le logement et un levier de mixité sociale, selon le ministre du Logement, Marc Hansen.
D’après le ministère, il existerait entre 10 000 et 20 000 logements inoccupés dans le pays, alors que le marché immobilier est plus que tendu. Le gouvernement voit dans ces habitations vacantes une manne intéressante pour proposer plus de logements aux personnes en difficulté notamment.
Des loyers inférieurs de 30% au privé
La gestion locative sociale est un concept qui a été lancé pour la première fois en 2009. Le nombre de ses bénéficiaires augmente depuis régulièrement. Selon ce dispositif, un partenaire conventionné par l’État, que ce soit une fondation, une association de promotion du logement, des communes ou un syndicat de communes, se charge de louer le bien d’un propriétaire privé à un ménage à faibles revenus. En moyenne, les loyers sur le marché conventionné sont inférieurs de 30 % à ceux du marché privé.
Le ministère du Logement soutient cette démarche via une participation aux frais de 100 euros maximum par logement et par mois. Depuis l’année fiscale 2017, une nouveauté donc : 50 % des revenus locatifs perçus par le propriétaire sont exonérés, un avantage loin d’être négligeable pour ces derniers. Mais il en existe d’autres. Alors que l’une des inquiétudes des propriétaires récalcitrants à louer leur bien inoccupé est de ne pas toucher d’argent, ils ont ainsi la garantie d’encaisser un loyer. Sans compter que leur logement bénéficie d’un entretien régulier.
Quant aux locataires, ces derniers sont sûrs d’accéder à des logements au loyer plus abordable et de bénéficier d’un accompagnement social. À ce jour, neuf acteurs ont signé une convention avec le ministère du Logement, dont l’Agence immobilière sociale (AIS). Le parc immobilier social grossit chaque année de plus d’une centaine de logements, a indiqué le directeur de l’AIS, Gilles Hempel.
À la suite de cette présentation sur la gestion locative sociale, hier, une convention de collaboration a été signée avec le syndicat intercommunal De Réidener Kanton, sur la commune de Beckerich, qui espère ainsi réduire le nombre de logements vides. La commune a recensé ces logements a priori vacants, et dans ce canton il y en aurait déjà une vingtaine. Il ne reste donc plus qu’à convaincre les propriétaires de rejoindre le dispositif, faisant grossir les logements à loyer modéré dans la commune.
Audrey Somnard