Les juges d’instruction français chargés de l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris ont délivré fin décembre deux nouveaux mandats d’arrêt, dont l’un visant Oussama Atar, considéré comme l’un des commanditaires des attentats à partir de la Syrie, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
En comptant ces deux hommes, quatorze suspects sont désormais visés par la justice en France dans le dossier des attentats les plus meurtriers dans ce pays ces dernières décennies, perpétrés en 2015 par trois commandos en provenance de Belgique. Les neuf jihadistes, passés par les rangs du groupe Daech (EI) en Syrie et rentrés en Europe par la route des migrants, avaient trouvé la mort tués dans les assauts des forces de la police ou par leur ceinture d’explosifs.
Oussama Atar dit « Abou Ahmed »
Proches des frères El Bakraoui, les kamikazes des attentats de Bruxelles du 22 mars, Oussama Atar, un Belgo-Marocain né le 4 mai 1984, est l’un des protagonistes ayant fait le lien entre les deux groupes qui ont frappé Paris puis la capitale belge. Son rôle ressort notamment à travers le récit de deux hommes arrêtés en décembre 2015 dans un centre de réfugiés, Adel Haddadi et Muhammed Usman, tous deux écroués en France. Devant les enquêteurs, ils avaient raconté qu’à Raqqa un donneur d’ordre, « Abou Ahmed », les avait missionnés pour participer à un attentat suicide et leur avait remis 3 000 euros chacun. Au cours d’une audition, Adel Haddadi avait identifié « Abou Ahmed » sur une photo correspondant à Oussama Atar, selon une source proche du dossier.
Le second mandat d’arrêt vise un autre acteur présumé de la cellule, Sofien Ayari, un Tunisien né le 9 août 1993, détenu en Belgique. Il avait été arrêté le 18 mars à Molenbeek en même temps que Salah Abdeslam, dernier membre des commandos parisiens toujours en vie. L’ADN et les empreintes de Sofien Ayari avaient été retrouvés dans la plupart des planques utilisées par la cellule jihadiste pour préparer les attentats du 13 novembre, selon une source proche du dossier. Recruté par l’EI pendant son séjour en Syrie, il était entré en Europe en profitant de la crise migratoire en compagnie de deux autres membres de la cellule, Osama Krayem et Ahmad Alkhald. Les trois hommes avaient été récupérés par Salah Abdeslam dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015 à Ulm (en Allemagne).
Le Quotidien/AFP