Les joueurs, balayés par Pétange dimanche (0-4) et aux portes des places de relégables, se posent trop de questions pour travailler sereinement. Qui sera leur futur coach ?
Il y a un mois, on n’avait pas encore repris le championnat et le RFCU faisait un fringant 5e de DN avec 6 points d’avance sur le barragiste et 8 sur le premier descendant. Aujourd’hui, après quatre défaites consécutives en 2017 (six d’affilée si l’on compte les deux défaites de décembre), la chute fait peur à voir : 10e, le Racing pointe à une longueur du barrage et trois seulement du premier relégable. Vertigineux et très inquiétant.
Et pas que vu de l’extérieur. Que ce soit en off ou pas, les joueurs, eux aussi, se posent des questions. Admir Skrijelj fait partie de ceux qui ont des états d’âme et acceptent de le dire : «C’est bizarre ce qu’on vit. Il va falloir faire d’énormes efforts pour restructurer toute l’organisation. Il y a zéro communication et on en vient à se raconter les rumeurs à l’entraînement sans même se demander quelle est la source. On est tenus à l’écart. Je ne sais même pas ce que mes dirigeants essaient de faire.» De ce point de vue-là, on dirait qu’ils font tout simplement assaut d’amateurisme, en limogeant un coach en place (Sami Smaïli) sans avoir de solution de rechange. Ont été auditionnés de façon certaine Olivier Ciancanelli et Marc Thomé, qui ont décliné, et potentiellement Angelo Fiorucci ainsi que Roland Schaack dont les profils d’anciens formateurs jeunes pourraient coller avec ce groupe très jeune même s’il nécessite un boulot énorme pour aller chercher le maintien.
Admir Skrijelj : «On est perdus»
En l’absence de nouvelle fraîche, on en déduit de toute façon sans grand effort que s’ils n’ont pas dit non, les deux techniciens n’ont pas encore dit oui. Ou cela se saurait. Au point qu’hier, la dernière rumeur en date laissait entendre que Karine Reuter pourrait donner les clefs à son responsable du centre de formation, l’ancien professionnel messin Vivian Reydel (curieusement présent lors du discours de la présidente pour annoncer le limogeage de Smaïli), qui présente un profil pas si éloigné de celui de Sébastien Alliéri, qui avait repris le business en 2011 pour quelques mois. Mais la situation est différente : la direction du club semble aujourd’hui occupée à faire le vide autour d’elle. La direction aurait convié les joueurs (mais pas tous puisque certains auraient refusé) à une réunion pour discuter de l’avenir de leur coach et Vincent Thalamot (qui s’occupait du secteur sportif et avait d’ailleurs fait venir Smaïli) aurait bel et bien disparu pour de bon de l’organigramme. Karine Reuter mène d’ailleurs elle-même les entretiens d’embauche sans aucun filtre sportif à ses côtés.
«Des êtres humains, ça fonctionne à l’affectif et là, ça manque», balance un joueur cette fois de façon anonyme. Selon certaines sources, contredites par d’autres dans un brouhaha généralisé, l’aspect matériel pose aussi problème, par moments, tous les salaires n’étant pas assumés en temps et en heure. «Il y a un certain manque de respect par rapport aux joueurs», reconnaît un ancien. «L’extrasportif? Non, il n’y a vraiment pas grand-chose», tempère Romain Ruffier, le gardien du club, qui est en train de forcer pour revenir plus vite que prévu de sa déchirure à l’aine. Mais qui reconnaît aussi : «Mentalement, on est faibles. J’ai senti une équipe concernée contre Pétange, mais j’aurais aimé voir une réaction d’orgueil. On est perdus. Même les cadres le sont.»
Les cadres sont surtout loin de leur niveau, pour cause de blessures la plupart du temps. Ils ne jouent plus leur rôle de locomotive et sans cette osmose, le RFCU redevient une équipe non pas médiocre mais relégable en puissance, comme en attestent ses dernières sorties. Skrijelj a vu cela aussi : «Je ne trouve pas la solution. Qu’est-ce qui cloche? On est perdus.» Voilà un constat qu’il partage avec Romain Ruffier. Le RFCU est perdu. Sur le terrain et dans les bureaux?
J. M.