La 65e édition du festival de Wiltz se déroulera du 1er au 31 juillet dans la capitale des Ardennes, avec une nouvelle équipe et une nouvelle stratégie artistique.
Si c’était un humain, le festival de Wiltz aurait l’âge de la retraite. Et tel un patron empli de jeunisme, beaucoup dans la scène culturelle grand-ducale l’évitaient depuis plusieurs années, ne voyant en lui qu’une manifestation poussiéreuse proposant uniquement des accueils et des productions de seconde zone.
Mais ça, c’était avant ! La manifestation semble avoir trouvé, enfin, une deuxième jeunesse et prépare sa 65e édition, cet été, avec de nouvelles idées et ambitions portées, désormais par Elvira Mittheis, avec l’aide de Coopérations ASBL, en charge du Prabbeli. Ce qui devrait apporter, à terme, une programmation culturelle annuelle à Wiltz plus vaste et mieux coordonnée.
En attendant, le festival se déroulera bien du 1er au 31 juillet prochain avec désormais une programmation bâtie sur trois axes principaux : «Le crossover, le ‘glocalisation’ et la démocratisation de la culture», explique la programmatrice.
«Je veux toujours montrer de grandes pièces, des œuvres classiques et célèbres, mais aussi, le plus possible d’ailleurs, mélanger les genres; proposer des choses nouvelles, inhabituelles. Faire du crossover», reprend-elle. «D’un autre côté, je veux mélanger le global et le local. Inviter les artistes luxembourgeois à Wiltz, leur ouvrir la scène, sans pour autant délaisser les grands noms internationaux. Et si possible, de temps en temps, regrouper les deux dans un même projet.»
Un lieu de rencontre
Il sera donc désormais question de créations à Wiltz. Et ça commence dès cette édition de la renaissance avec la rencontre pour une soirée «Tango» entre l’Orchestre de chambre du Luxembourg et le chorégraphe Jean-Guillaume Weis, sur Les Quatre Saisons de Piazzola. À noter également la rencontre, spécialement pour le festival, entre l’harmonie municipale de Wiltz et Serge Tonnar & Legotrip, ou encore le «Voyage musical – du Nil à l’Oural» qui réunira sur la scène de l’amphithéâtre en plein air de la capitale des Ardennes cinq chœurs et chorales de la Grande Région, l’Orchestre philharmonique de Thionville et quatre solistes.
Enfin, «démocratisation de la culture». L’organisatrice tient à offrir des spectacles populaires aux meilleurs prix possibles et ainsi faire du festival «un lieu de rencontre où tout le monde peut venir passer la journée, voire plusieurs jours, rester là, manger quelque chose, découvrir l’exposition, faire une balade, assister au spectacle, boire un verre ensuite, etc». Et elle poursuit : «On veut dire aux gens : ‘venez à Wiltz, venez au nord du pays. Il n’y a pas qu’à Luxembourg qu’il y a des spectacles de qualité’.»
En tout, ce sont donc dix manifestations qui sont programmées pendant le mois de juillet. Et si le festival garde volontiers son aspect multidisciplinaire – «tous les genres artistiques nous intéressent» –, faute de temps, il propose, pour cette année, principalement un focus sur la musique et la danse. Outre la soirée «Tango», le spectacle Carmen by Bizet de la Flamenco Dance Company semble le plus représentatif avec cette adaptation qui s’annonce surprenante de l’opéra de Bizet par des danseurs de flamenco, accompagnés par des musiciens sur scène.
Deux nouveautés viennent compléter cette 65e édition. Un cycle de jazz, «Jazz am Hexenturm», qui accueillera Maxime Bender et Pol Belardi – mais qui devrait également accueillir dans le futur des artistes internationaux – lors de deux soirées prévues en dehors du traditionnel amphithéâtre du festival, et un «festival dans le festival» dédié aux musiques amplifiées avec, cette année, une soirée electro-indie-pop composée de José Gonzalez, Dillon, Joy Wellboy et des Luxembourgeois de Monophona. Les trois premiers noms n’ayant jamais encore joué au Grand-Duché.
En d’autres termes, avec sa nouvelle mouture, le festival et son équipe ont la claire intention de repositionner Wiltz sur la carte grand-ducale de la culture.
Pablo Chimienti
Le programme
En tout, ce sont dix rendez-vous que l’équipe de l’ASBL Culture Wiltz, désormais en charge du festival de Wiltz, donne au public entre le 1er et le 31 juillet prochains. La manifestation garde sa caractéristique multidisciplinaire pour cette 65e édition, la première dans cette nouvelle structure, en proposant une exposition, un concert de musique classique, une comédie musicale pour enfants, deux concerts de jazz, un spectacle mariant musique de chambre et danse contemporaine, un dîner-concert, un spectacle de danse alliant classique et contemporain, un autre unissant danse et cirque et même un mini-festival de musiques amplifiées, dans son amphithéâtre en plein air, mais aussi dans les alentours. En voici le détail.
Du 1er au 31 juillet : Exposition : «65 ans Festival de Wiltz» (Différents lieux à Wiltz )
Samedi 1er juillet, à 20 h : Concert : «Voyage musical – du Nil à l’Oural»
Dimanche 2 juillet, à 15 h : Comédie musicale pour enfants : «Das Dschungelbuch»
Jeudi 6 juillet, à 20 h : Concert : Jazz am Hexenturm avec Maxime Bender & Universal Sky
Vendredi 7 juillet, à 20 h : Concert/danse : «Soirée Tango» – Orchestre de Chambre du Luxembourg & Jean-Guillaume Weis
Samedi 8 juillet, à 19 h 30 : Dinner-concert : Harmonie de Wiltz : «Sou schmaacht Wooltz» avec Serge Tonnar & Legotrip
Vendredi 14 juillet, à 20 h : Danse : «Carmen by Bizet» Flamenco Dance Company
Jeudi 20 juillet, à 20 h : Concert : Jazz am Hexenturm avec Pol Belardi’s Force
Samedi 22 juillet, à 20 h 45 : Danse/Cirque : «Loser(s)» Losers Cirque Company
Dimanche 23 juillet, à partir de 18 h : Festival in Festival (Electro Pop Indie) José González / Dillon / Monophona / Joy Wellboy