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Le portrait du jeudi – Nico Zinsmeister l’incontournable


Nico Zinsmeister passe depuis 29ans le plus clair de son temps au Cents où il est devenu, sur le plan du football, une figure incontournable.

Football. Nico Zinmeister. 17/03/2015.  ( Photo Julien Garroy )

Figure emblématique du RM Hamm Benefica, Nico Zinsmeister envisage, dit-il, de céder bientôt le fauteuil de président. (Photo : Julien Garroy)

Discret, Nico Zinsmeister, président du RM Hamm Benfica, passe facilement inaperçu. Incognito. Même parmi les siens. Pour preuve, ce match, son dernier, disputé en 2013, à 62 ans, avec les vétérans du RM Hamm Benfica à Dudelange. Gardien pour l’occasion, il encaisse un but casquette et voit un équipier l’interpeller de manière assez brutale : « Mais vas-y dégage le ballon, tu fais quoi là ? Merde ! » Averti de l’identité du portier, l’auteur de l’invective se reprend illico presto : « Monsieur, s’il vous plaît, ne prenez pas de risques… » Cette anecdote fait encore rire Manuel Mourão, directeur sportif au Cents, ravi que l’on s’intéresse au président : « Vous faites un article sur lui? C’est bien car il le mérite vraiment. Ça fait 30 ans qu’il s’investit à fond pour le club et, contrairement à d’autres présidents que je ne souhaite pas dénigrer, lui connaît bien le football… »

Dimanche dernier, terrain du Cents. Nico Zinsmeister reçoit au premier étage de la buvette. Et plus précisément au fumoir, pièce d’une dizaine de mètres carrés où, au milieu de photos qui retracent l’histoire du club, il se grille allègrement et en toute quiétude quelques Davidoff. « Je n’ai pas de problème de santé, alors pourquoi j’arrêterais ? », feint-il de s’interroger tout en confiant avoir découvert les clopes à 17 ans et en être aujourd’hui à « un paquet de 20 par jour ». Tout juste concède-t-il avoir dilapidé « une petite fortune » dans le cocktail nicotine-goudron. Un comble pour cet ancien responsable des ventes chez BHW. « Avec un nom comme le mien, je ne pouvais pas travailler dans le bâtiment », s’amuse celui dont le patronyme signifie littéralement « Maître de l’intérêt ».

Banquier, Nico ne l’est pas devenu par filiation – son père travaillait à l’usine – mais a vu son fils, André, lui emboîter le pas. En revanche, pour ce qui est du sport, Nico constitue une incongruité dans l’arbre généalogique des Zinsmeister. De cet arbre qui prendrait racine en Bavière, terre d’où serait originaire son « arrière-grand-père », cet ancien ailier gauche de l’équipe nationale de handball serait le seul sportif. « Mon père n’en faisait pas et mon fils non plus. Quant à mon petit-fils, il préfère charmer et faire fondre sa grand-mère… »

Taillé à la serpe et éclairé d’un regard bleu cristallin, le visage de Dorothea laisse présager un caractère bien trempé. Contraste saisissant au vu des lignes plus assouplies d’un mari inspirant davantage calme et conciliation. « Parfois, plutôt que de sanctionner un joueur qui devait l’être, il prenait en compte les problèmes éventuels du moment et passait lui-même l’éponge », se souvient Paulo Veiga, ex-directeur sportif, tout en déclarant que « (son) ami est une personne pure ». « Il ne veut pas profiter des gens, au contraire, il est très généreux. Un peu trop même. »

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Quand il aime, Nico Zinsmeister, qui ne calcule pas ses heures passées au Cents, se donne sans compter. Une terre que cet Eschois de naissance, qui a grandi à Rumelange, a rejointe il y a 29 ans à la suite d’un pari avec son collègue de bureau, Aloyse Mostert. Président de l’Hospice de Hamm, le sexagénaire ouvre la boîte à souvenirs : « J’étais secrétaire du FC Hamm 37 et en rigolant, je lui ai demandé s’il avait envie de venir jouer chez nous. Et, à ma grande surprise, il a accepté… »

Portrait réalisé par Charles Michel, à lire en intégralité dans l’édition papier du Quotidien de ce jeudi.