Accueil | Actualités | « Oui, j’ai menti »

« Oui, j’ai menti »


Le 2 septembre 2016, sur France Info : «Des Français me disent  : « Nous quand on passe devant le radars, on paie, mais vous, là-haut, on a l’impression que vous ne payez jamais. » Il faut que ça change.»

Le 28 août dernier, à Sablé-sur-Sarthe  : «Avoir une haute idée de la politique signifie que ceux qui briguent la confiance des Français doivent en être dignes. […] Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen?»

Et le plus beau pour la fin, le 26  janvier dernier, au JT de TF1  : «Il n’y a qu’une seule chose qui m’empêcherait d’être candidat : c’est si j’étais mis en examen.»

Conditionner sa candidature à une éthique politique? En France? Qui sait quelle mouche a piqué François Fillon lorsqu’il a prononcé ces paroles. Une chose est sûre, et François Hollande aurait pu le lui glisser à l’oreille : un candidat à la présidence «ne devrait pas dire ça… trop risqué».

Ce mercredi, patatras. François Fillon annonce qu’il sera convoqué le 15  mars prochain pour être très probablement mis en examen. Les juges vont devoir trancher sur le (non-)travail effectué par son épouse Penelope lorsqu’elle était rémunérée comme son assistante parlementaire.

Dans ce genre de situation, qui d’autre qu’un homme politique ferait profil haut? Bingo  : «Je ne me rendrai pas. Je ne me retirerai pas. Oui, je serai le candidat de la République», répond Fillon.

Sans ciller, le candidat de la droite a donc l’audace de chantonner, sur l’air de Dalida  : «Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles encore et encore des paroles que je sème au vent»… Promis, ces paroles iront rejoindre le gros nuage noir des mensonges préélectoraux.

Mais finalement, qui s’en offusque encore en France? Quand on sait que la favorite des sondages Marine le Pen multiplie les casseroles, et se permet même de snober la justice en ne se rendant pas à une convocation pour des soupçons d’emplois fictifs au Front national?

Avec de tels champions, la France court à sa perte, comme un poulet sans tête. Vraiment, ce n’est pas demain qu’on va hurler cocorico…

Romain Van Dyck